[hôtel Crillon--->]

Jean arriva dans le petit salon après avoir passé les traditionnels postes de contrôles. Des rumeurs circulaient sur l'ouverture d'un nouvel Elysium. Il espérait que la sécurité serait moins pesante. Quel protocole fastidieux ici. Comment faire croire aux personnes visées qu'on est le Maître de la ville si on se terre dans un palais sur-protégé? Cela donne plutôt l'image d'un roitelet quia peur de l'extérieur. Enfin bref, on verra bien ce que donne le prochain.

Jean balaya la salle du regard et salua de la têtes les personnes présentes. Ses yeux s’attardèrent sur Gatien. Ce qui lui fit repenser aux lettres sur son bureau. Puis il vit Hadrien qui s'était assis par terre. Visiblement il allait pas bien. Il sourit intérieurement et s'approcha de lui.

- Bonsoir mon ami. Ce n'est pas la grande forme à ce que je vois. Puis je vous aider en quoi que ce soit?

Sans en avoir reçu l'autorisation, il s'assit à coté de Hadrien, par terre également.

- Vous avez raison, le sol est parfois plus confortable que ces fichus fauteuils aussi vieux que certains d'entre nous.

[Salle du trône--->]


Le Gardien arriva devant la porte du petit salon. Si il avait été encore mortel, il aurait eut le besoin de pousser un soupir avant d'entrer dans la fosse au lions. Il aurait certainement eu de la transpiration perlant sur son front. Mais rien de tout ça. Il se contenta de fermer les yeux quelques secondes puis ouvrir la porte avec fermeté.

Il entra d'un pas décidé et après avoir pris position près d'un présentoir de livres, il annonça d'une voix forte:

- Je souhaite le bonsoir à tous. Je suis disposé à recevoir les personnes qui le souhaiteraient. Je recevrai les gens par ordre d'arrivée dans le salon.

Il se tut, et fixa tour à tour les gens présents. Il était prêt.

Gatien fut tenté, une microseconde, d'ignorer Lucien comme celui-ci l'avait fait quelques instants plus tôt.
Ce n'était jamais agréable de se prendre ce que la jeunesse appelait "un vent".
Il nota également que ce dernier était un ancillae, étant donné qu'il avait vécu la dernière guerre.
Mais l'homme avait raison. Il serait stupide de se froisser pour une maladresse sans importance. Après tout, ils allaient être amenés à se fréquenter sans doute un certain nombre d'années.
Aussi, c'est sans arrières-pensées qu'il serra la main que Lucien tendait, et qu'il rebondit sur son propos.

- " Mademoiselle de Sancy est en effet très réactive. "

Il nota du coin de l'oeil que Lefol, qu'il n'avait pas manqué de saluer d'un signe de tête lors de son arrivée, venait de s'asseoir près d'Hadrien.
C'était une attitude sympathique qui l'étonnait un peu.
Pour peu, il aurait même... souri ? Le lugubre Lefol ? Qui vivait dans son propre monde, bien loin des autres ??
Bah, il trouvait peut-être, du coup, des affinités naturelles avec les Malkaviens...
Puisqu'il était peu probable que la présence de cet individu perturbe d'avantage son ami, Gatien ne s'inquiéta pas plus.
Il se dit qu'il aurait peut-être pu faire les présentations, mais cela aurait été ramener du monde près d'Hadrien, qui avait plutôt l'air d'avoir besoin de calme. Et puis présenter une porte de prison comme Lefol n'avait rien de folichon non plus... Aussi, le jeune Ventrue renonça.

Il profita toutefois de l'entrée d'un homme qui annonçait être prêt à recevoir, pour glisser discrètement à Lucien et Henri :

- " Qui donc est ce monsieur...? "

Un garde entre dans la pièce et se dirige directement vers Elea.

"Mademoiselle Casato, veuillez nous suivre pour votre présentation à sa majesté Parménion."

Après un salut martial, il indique à la jeune femme de le suivre et la mène directement à la salle du trône.

Hadrien leva la tête en entendant la voix de Jean. Il était perdu dans ses pensées et réfléchissait sur un visage qu'il venait de voir, mais la voix de son camarade le ramena à la réalité.

« Non ... c'est bon tout va bien ... Pas besoin de s'en faire pour moi... »

Hadrien sourit quand il vint s'asseoir par terre à côté de lui.

« Comment allez-vous ? Il y a du monde ici aujourd'hui... (sa voix se brisa un peu vers la fin de sa phrase) »

Hadrien regardait Jean et attendait sa réponse. Il se concentrait sur ce dernier pour occulter ce qu'il se passait autour de lui. Mais il remarqua par un rapide coup d’œil qu'il n'y avait plus de fille dans la salle. Il se sentit instantanément soulagé et se détendit. Ses tremblements avaient quasiment tous disparut.

Jean sourit à la dernière remarque de Elea, faire ses preuves il connaissait ce sentiment, et s'apprêta à lui répondre quand il fut interrompu par un garde. Il rendit son salut à Elea qu'il ponctua d'un 'Bon courage !' et d'un sourire encourageant.

Puis il se fit la reflexion suivante.

*Si le Prince commence à recevoir je serais surement le prochain . . du moins je l'espères.*

Il prit son mal en patience et recommença à scruter les gens dans la salle et à s'amuser de leur danse mondaine.

Jean sourit en entendant la réponse de Hadrien.

- Il y a du monde en effet. Mais parfois j'ai l'impression qu'il ne s'agit que d'enveloppes vides tellement les gens peuvent être intéressants.

Il marque une pose le temps de consulter son portable qui ne contenait pas de nouveau message.

- Et vous mon ami, votre présence en ces lieux a-t-elle une raison précise?

« Je suis aussi inintéressant qu'eux et pourtant vous discutez avec moi... »

Hadrien regarda Jean consultait son téléphone.

« Non ... aucune ... je passais juste voir les gens qu'il y avait ... par pure curiosité ! »

Hadrien sourit franchement, même ses yeux pour une fois exprimaient un soupçon de joie.

« Je sais que la curiosité est un vilain défaut ... Mais bon ... D'ailleurs vous attendez quelqu'un ? Je vous ai vu regarder votre téléphone ... »

*J'dois aussi être maso pour aimer venir ici alors qu'Elles peuvent être là ...*

Hadrien étendit ses jambes devant lui et croisa les bras. Il était totalement décontracté

D'Estirac hocha obligeamment lorsque Lucien s'excusa pour répondre au jeune de Cambiaire. Il n'était jamais agréable d'être ignoré; il en avait fait l'amère expérience avec Luddmila qui lui avait préféré la compagnie -horreur suprême!- d'un laid Nosferatu qui n'avait rien de la grâce d'une Rose. Ce camouflet lui avait désagréablement gâché la nuit. Ce soir un billet assassin ferait son apparition sur son blog, c'était certain. Il salua le Malkavian qui prenait congé; son état d'agitation était visible et d'Estirac fut bien heureux de le voir s'éloigner. Il serait fâcheux d'être pris dans une esclandre...

Il profita que ses interlocuteurs soient entraînés dans leur conversation privée pour découvrir le message que lui avait adressé son nouvel ami Zilberman. Dieu! Comme il détestait être esclave de ces engins modernes! L'art de l'écriture se perdait au profit d'abréviations qui ne veulent rien dire, sans parler de ces horribles smileys, comme si les rédacteurs des messages étaient incapables de retranscrire convenablement leurs sentiments. Il fourra son téléphone dans la poche de sa veste sans répondre à Aaron. 

Un étrange individu vêtu d'une manière quelconque entra avec fracas, fit quelques enjambées au pas de course et beugla d'une manière fort peu inappropriée. Gatien demanda son identité discrètement. D'Estirac n'en avait aucune idée, mais répondit quant même sans prendre la peine de baisser la voix.

"Qui est-ce? Je suis navré de vous décevoir mais puisque ce monsieur n'a pas daigné se présenter, j'en sais aussi long que vous. Mais je le crois militaire à ses manières. Ses capacités vocales me rappelle une enseigne que j'ai connu pendant la Fronde, mais celui-ci était mortel et sentait le vin." D'Estirac ajouta un petit clin d’œil malicieux pour souligner sa plaisanterie.

Il se retint de pouffer de rire derrière sa main lorsqu'il vit une jeune fille passer devant le sévère crieur de morts* sans lui prêter la moindre attention puis salua de manière fort peu digne l'assemblée pour enfin s'affaler sans manière dans l'un des fauteuils. D'Estirac trouva tout cela terriblement comique. Il espéra que la scène n'avait pas échappé à ses compagnons.

Spoiler:

Lucien était soulagé et souriait à Gatien en hochant légèrement la tête pour le remercier quand celui-ci venait lui serrer la main. Il observait brèvement les autres personnes présentes avec un demi-sourire. Son frère posait discrètement une question et la réponse d'Henri ne manquait pas de l'amuser et il dût contenir un petit rire avant de lui-même répondre.
 
 " Je dois bien vous avouer que je n'en ai aucune idée, j'aurais bien dis le sénéchal instinctivement vu ses propos mais j'ai un doute. Peut-être pourrez-vous à votre tour me reseigner ! Les traditions ont-elles changées durant mon absence sans que mon Sire n'ai trouvé bon de m'en informer ? *Il avait un instant d'arrêt amusé par l'idée qu'il lui ai jouer ce tour* Non pas que je sois choqué mais nous droit à un défilé de personnes à l'attitude suprenante et/ou habillés «étrangement» pour se trouver en Elysée... docker, fan de Rocky Balboa et maintenant Punki Brewster !"
 
 Lui-même n'avait pas pris la peine de baisser la voix et se tournait vers ses camarades avec un sourire amusé voir joueur qu'il ne dissimulait pas même si son interrogation semblait sincère.

Balthazar entendait le trio parler. A n'en pas douter c'était chose exprès. Ainsi on pouvait compter de nouvelles langues de pute, de nouvelles harpies pardon, à Paris. Balthazar nota ça dans sa tête. Il se dit qu'il ne devait pas s'énerver avec ces gens là. Mais il se devait malgré tout d'essayer de les remettre en place.

Il fit la distance qui les séparait d'eux.

- Bonsoir messieurs. Non les traditions n'ont pas changé. Du moins le Prince que je viens de quitter à l'instant ne m'en a pas tenu informé si cela est le cas. Je me permets  donc de vous éclairer. Mon nom est Balthazar. Je suis le Gardien de cet Elysium, ainsi que du prochain. A vrai de tous les Elysiums de Paris.

Il se tourna vers le pseudo playboy.

- Je ne pense pas qu'il faille s'habiller comme un pingouin pour tenir sa charge. L'habit ne fait pas le moine comme on dit.

Puis se fut le tour de la caricature de d'Artagnan.

- Si les hommes d'arme sentent pour vous le vin, sachez que les sycophantes sentent un mélange de rose et de purin.

Il afficha un sourire prédateur.

- Si vous souhaitez vous présenter au Gardien sachez que je me trouverai dans mon bureau. Et que je ne refuserai aucunement la distraction de rejoindre qui le veut dans la salle d'arme.

Il fit une caricature de révérence et sortit du petit salon.

[ ---> bureau du Gardien]

Jean ne pouvait plus contenir son fou rire. Il éclata littéralement de rire devant la suite des évènements qui s'étaient produit. Les lèches-culs s'étaient semblerait-il trompé de zone et avait cherché à embrassé le cerbère du coin.

"OUAAAHAHAHAHAHHAHA !"

Il frappa deux trois fois son fauteuil et aurait bien essuyés ses larmes si il en avait. Il lança un regard moqueur aux trois cul-coincés et sourit de toutes ses dents.

"Non mais sérieux les mecs vous avez fait fort sir ce coup là. "

Néanmoins il ne leur laissa pas le temps de répondre et se leva de suite pour suivre le gardien. Il tenait peut être sa chance . . .

Gatien garda le silence, un peu étonné par la véhémence des réponses qu'il recevait d'Henri et Lucien.
Furtivement, il se demanda qui était Punki Brewster...

Le dénommé Balthazar, encore un type qui n'avait pas de nom de famille, répondit plutôt dignement, quoiqu'il aurait pu le faire avec plus de brio. A tout les coup, un mot comme Elysium venait du latin, et son pluriel devait donc avoir une terminaison plus originale qu'un s.
Et puis se faire traiter de pingouin gratuitement n'était pas particulièrement agréable.
On était bien loin, maintenant, de l'exquise correction de d'Arcy...

Le pompon fut la sortie ridicule du mastodonte empaqueté dans un costume qui ne lui allait pas. C'était si courageux de se moquer et de filer juste ensuite...
Un sourcil levé, les lèvres pincées dans une expression de dubitativité, Gatien regarda ses camarades.

Il sentait comme une lassitude le toucher.
Il faudrait sans doute qu'il aille présenter des excuses au nouveau gardien... Qu'il parle à Elea... Il n'en avait pas très envie. Il n'avait actuellement plus envie de grand-chose si ce n'est de rentrer chez lui.
Il avait fait un effort en venant au Louvre. Mais cela avait peut-être été une erreur...
Toutefois, il resta pour écouter les commentaires de Lucien et Henri.

La réponse du Gardien avait fait naître un sourire éclatant sur le visage d'Estirac. Balthazar lui avait envoyé une saillie venimeuse autrement plus insultante que sa petite réflexion amusée, et en public de surcroît. Henri jugea son adversaire rapidement: sans manières, sans humour et à la réactivité à fleur de peau. Son invitation sans ambages à venir régler ses comptes en salle d'armes suivie de sa brusque retraite sans même que Lucien ou Henri puissent lui répondre l'interloqua. Quoi? Il aimait ferrailler à l'épée mais négligeait la joute oratoire? L'incident était juteux, et pas nécessairement à l'avantage du Gardien. La plume acérée du poète avait trouvé une victime de choix qu'il allait écorcher ce soir. L'air aussi heureux qu'un gamin qui a déballé un superbe cadeau de Noël caché sous le sapin, Henri se tourna vers Lucien.

"Je crois que nous venons de nous faire un ami commun. Il est absolument dé-li-cieux." Le petit ton réjoui qu'il employait en décomposant l'adjectif n'augurait rien de bon... Il porta la main à l'intérieur de sa veste pour en sortir deux cartes de visites; il tendit la première à Lucien.

"J'ai quelques économies de côté, oh! Trois fois rien, mais si vous avez besoin d'un investisseur, monsieur... Ou si vous désirez discuter de jeu, de dames ou de toute autre chose qui donne de l'agrément à ces heures tristes que nous traversons."

Puis il se tourna vers de Cambiaire qui n'avait pipé mot, certainement mal à l'aise. Il lui tendit gracieusement sa seconde carte de visite.

"Rassurez-vous, ce Gardien est de ce genre de personnes aboient plus qu'elles ne mordent. Quant bien même si d'aventure quelqu'un vous donnerait des difficultés à l'avenir, venez trouver vos aînés. Je suis moi aussi à votre disposition si toutefois vous aviez besoin de mes talents ou vous aussi envie d'un brin de conversation."

Il s'inclina gracieusement devant les deux Ventrues pour signifier son congé.

"Je crains hélas de ne pouvoir demeurer plus longtemps en votre compagnie, les Roses son réunies et il ne manque plus que moi pour que le bouquet soit complet. Je vous souhaite, messieurs, la bonne nuit."

Il ajouta un dernier sourire puis gravit rapidement l'escalier qui le menait dans les étages des bureaux.

[Refuge Toréador]

Tout comme Henri le visage de Lucien était éclairé d'un sourire qui reflétait un certain amusement même s'il trouvait la réaction du gardien un tantinet trop agressive pour la fonction qu'il avait à tenir. Sûrement un jeunot qui était en confiance d'avoir le Prince du même sang que lui a la manière qu'il eut de souligner qu'il venait tout juste de le quitter sans aucune raison dès le début.
 
" Comme vous dites mon ami. Tout à fait exquis ce nouveau Gardien mais un brin gaffeur tout de même ! Je déplore une telle agressivité dans les paroles en public ça pourrait lui desservir, surtout à vouloir jouer les gros bras dans la foulée. Les prochains jours risquent d'être folkloriques."
 
Il ne préférait même pas commenter l'attitude du géant. Le pauvre souffrait peut-être de troubles mentaux comme le syndrome d'Asperger pour avoir une telle réaction à baragouiner un semblant de phrase. De toute manière il n'y avait rien à faire, les ragots se changeraient de son cas.
 
" Quel dommage que les affaires vous appellent mais ce n'est que partie remise, votre compagnie fût fort plaisante mon cher Henri. Je garde en tête votre invitation et peut-être partagerons-nous une soirée dans un casino de la capitale !"
 
Il avait fait exprès de l'appeler par son prénom et c'était une manière d'inviter ce dernier à en faire de même alors qu'il se saisissait de la carte en lui échangeant la sienne. C'est ensuite vers gatien qu'il se tournait lui en tendant aussi une.
 
" J'espère que la situation ne vous a pas trop incommodé ! Je pensais pas qu'elle tourne ainsi, mais comme l'a dit notre ami, il semble être de ceux qui aboient beaucoup pour paraître plus menaçant et gagner le respect par la force. Raté en ce qui me concerne. Mais je ne vais pas vous embêter plus avec tout ça, vous me semblez bien peu à votre aise."
 
Il observait le Ventrue avec un regard véritablement concerné.

Jean rentra dans le petit salon au moment de l'annonce.

*Eh beh ! J'arrives au bon moment il semblerait.*

Jean s'avança vers le garde.

"Monsieur, je souhaiterais rencontrer le Prince. Je me suis déjà annoncé un peu plus tôt. Je m'appelle Jean le Forestier."

Il sourit au garde et se mit un peu à l'écart pour attendre qu'on l'appel. Il fit un petit salut à ceux qu'il n'avait pas saluer plus tôt.

Jean avait contemplé la scène entre le nouveau Gardien et trois autres suceurs avec intérêt. Il y avait enfin un peu d'action dans l'air. Enfin action était un bien grand mot. En tout cas Jean pensa que ce fut un choix pour le moins étrange que de donner ce poste à une personne qui ne se contrôlait qu'avec difficulté visiblement. Mais il ne pouvait lui jeter la pierre. Il aurait eu aussi beaucoup de difficulté à garder son calme avec ces trois interlocuteurs. Gatien savait manifestement très bien s'entourer... Jean ne se rappelait pas avoir fait la connaissance des deux hommes avec qui Gatien était. Pour Jean ils représentaient le type de personnage qui pouvait vous insulter en souriant, et qui faisaient passer ça pour un compliment. Il avait connu quelqu'un comme ça pendant la guerre. Toujours vous glisser un couteau dans le dos avec une beau sourire de publicité pour dentifrice. Un jour il avait pu le coincer seul à seul. L'homme avait couiné toute la nuit. Bizarrement il disait beaucoup moins de sottises avec quelques morceaux de peau en moins. Il fut retrouvé quelques jours après, à moitié mangé par les rats. 70 pour cent de sa peau lui avait été arraché. Le réseau auquel appartenait Jean conclut que la Gestapo lui était tombé dessus. Cela avait bien fait sourire Jean.

Plongé dans ces heureux souvenirs, Jean n'entendit presque pas la question de Hadrien. Il se concentra puis finit par comprendre ce qu'il lui avait demandé.

- Non je n'ai rendez vous avec personne. Je regardais mon téléphone par curiosité. Mais en vous inquiétez pas, vous ne m'ennuyez point mon ami, je dirai plus que c'est l'endroit.

Jean fit un rapide calcul puis se tourna vers son interlocuteur.

- Que diriez vous si nous allions ailleurs? La nuit ne fait que commencer, il serait dommage de la gâcher en restant dans un endroit si triste. Faisons la tournée des grands ducs. Amusons nous! Profitons de notre existence! Nous serons bien assez tôt figés comme ces statues gonflées de leur importance.

Jean désignait les quelques statues de marbre qui ornaient la salle, mais on pouvait vite faire la comparaison avec les personnes présentes.

Il ne savait pas trop pourquoi il était venu au Louvre .... il n'avait pas vraiment planifié la chose, en fait il se souvenait à peine de comment il avait quitté la soirée  qu'il faisait chez lui et comment il était arrivé ... Les effets de la drogues, enfin des drogues sans doutes... Il entra donc dans le petit salon, non sans avoir au préalable vérifié qu'il ne restait aucun résidu blanc dans ses moustaches et sa barbe, et une flute de champagne tiède à la main .

Il salua tout le monde avec un grand sourire franc  et le verre dirigé vers l'assemblé et gagna rapidement un fauteuil en prenant bien soin d'éviter celui, qui, quelques semaines plus tôt avait essayé de l'avaler! Tous pouvaient voir un homme au teint halé et aux yeux maquillés.

Assis, il vida cul sec son verre avant de le poser sur le sol et observait , sans pour autant épier , les personnes présentent . parfois il recevait un texto auquel il répondait aussitôt; parfois il semblait jouer à un jeu sur son smartphone; parfois ils semblait analyser les autres vampires avec des yeux d'une froideur rare alors qu'il sortait un mini twix de son emballage avant de l’engloutir ...

Gatien fut un peu étonné, mais rassuré, aussi, de la réaction des deux compères. Ils semblaient avoir trouvé du répondant, et s'en délectaient d'avance.
C'est un concept.

Le jeune Ventrue prit la carte que lui tendait Henri, et lui répondit avec un sourire, en guise de salut pour son départ :

- " Cela sera un plaisir de vous revoir, cher monsieur. Bonne réunion. "


Ce fut au tour de Lucien de lui donner sa carte de visite. Gatien la prit aussi, et profita du fait de les ranger toutes les deux dans son portefeuille pour donner la sienne à Rousselet.
C'était une carte sobre et élégante, dont les arabesques décoratives, sur le côté, étaient percées avec un procédé de laser qui permettait une grande finesse, sans pour autant faire dentelle.
Il sourit à la remarque de son camarade de Clan.

- " Mal à l'aise, certes non. Mais surpris, assurément.
C'est la première fois que j'assiste à une prise de fer de ce genre. "

Il faisait référence à la phase préliminaire, en escrime, où les combattants effleuraient la lame adverse pour en tester la force et la réaction. Et attaquer si la réponse tardait trop.

- " Je ne vous cacherai pas qu'il me plairait d'observer la suite de cet échange... Même s'il semble que l'avantage soit dans votre camp. "

Il sourit.
Il avait entendu parler des redoutables Harpies, dont les langues venimeuses faisaient ou défaisaient une réputation, mais n'en avait jamais rencontré. De son point de vue de débutant, Henri et Lucien faisait une belle paire de volatiles empoisonnés. Et pourtant leurs sourires de gamins faisaient plaisir à voir.

L'escrime verbale... L'idée lui aurait bien plu si sa Dame avait encore été là...
Sa Dame, son devoir...

- " Dites-moi, connaissez-vous monsieur Lefol ? C'est un membre de notre Clan. Il est assis auprès d'Hadrien, là-bas. "

Dit-il en désignant les deux individus.