Stanislas l'observa un moment, cherchant à savoir si elle lui disait la vérité, ou si elle ne présumait pas du lien qui les reliaient elle et son sire...

" Avez vous tenté de l'appeler par votre pouvoir ?
Tout à commencer ici suite à sa disparition, savoir si sa disparition est une cause ou une conséquence de ce qu'il se passe ici pourrait nous permettre de voir plus clair..."

[Venant du petit salon]

S’ayant au préalable informé. Armand était surpris de pouvoir trouver la Primogène si près de l’endroit ou il était. Il s’était imaginé de devoir se renseigner davantage et d’avoir à parcourir une partie de la ville pour la rencontrer dans un théâtre ou dans une soirée particulière.
Mais une goule lui avait indiqué qu’il devait tout simplement monter au premier étage.
Bon, a quelque part c’était normal vu que le Louvre était l’Elysium. Mais il ignorait qu’il la rencontrerait forcément ici.
Alors montant à l’étage il y avait des bureaux…Armand était surpris de voir le tout si bien organisé, bien ordonné et bien réparti. Il avait entendu tellement d’histoire a propos d’Elysium inquiétant et mystique ou il y régnait des ambiances kafkaïennes.

Ne sachant trop ou se diriger il allât frapper à une porte, celle qui semblait être la porte qu’on lui avait désigné comme étant les locaux d’Isabelle Des Termes, Primogène.
Devait-il s’attendre à se faire répéter les mêmes choses que la Reine lui avait dit? Ou devoir répéter les mêmes choses qu’il avait dit à la Reine?
Probablement que oui, car la Primogène ne devait pas connaître Armand ni d’Ève ni d’Adam a moins que les informations n’aient déjà été transmises entre la Reine et la Primogène.

Armand eu le sursaut! Car lorsqu’il était sur le point de frapper à la porte son regard était orienté vers la goule qui lui avait donné les indications et au moment ou il allait frapper, la porte était déjà ouverte et une fort jolie dame prenait place dans le cadrage de la porte du bureau.
Armand fut saisi, car une seconde d’inattention de plus et probablement que le cognement qu’il destinait à la porte aurait été se cogner sur la Primogène. Ce qui aurait été extrêmement fâcheux et très ennuyeux! Du coup, il eu un geste de recul.
Elle lui souhaitait le bonsoir.

-« Euh par…Pardon Mademoiselle, euh Madame je ne…Je ne ne ne... »

En clair, Armand fut pris d’une soudaine gêne voir même de timidité. L’erreur monumentale qu’il avait faillit commettre ajouté à cela, le sourire gracieux et la beauté rayonnante de la Primogène qui l’aveuglait et le plongeait dans un état…Second…
Il contemplât la Dame voyant la perfection de ses traits dans son visage, sa peau, un cuir d’une texture de toute évidence très douce, comme si son visage avait été façonné à la main par un artiste du Royaume des Cieux! Cet artiste Divin s’était sans doute emparé des plus belles étoiles pour confectionner les yeux de la Primogène, yeux dans lesquelles on pouvait aller se noyer dans l’éclat de la rivière aux diamants de lunes! Sans l’ombre d’un doute, l’artiste Céleste avait été récolter de la soie provenant des champs Élysées grecs, pour orner la tête de la Dame d’une chevelure aussi vivante et magnifique. Armand pouvait même imaginer l’était d’âme ou plutôt l’état émotif du divin artiste au moment de la confection. Comme s’il était en train de concevoir sa dernière œuvre pour ensuite disparaître à tout jamais! Il pouvait sentir qu’il avait mis tout ce qu’il avait au fond de son âme pour achever sa dernière œuvre de maître.
-« Je…Je vous aime! Dame Isabelle »

Un bruit provenant d’une porte qui venait de claquer au loin le fit sortir de sa contemplation, ce qui lui provoqua un deuxième sursaut.
Cette fois il était définitivement embarrassé, se sentant d’une maladresse très inappropriée devant la Primogène Toréador. Un doute l’assaillit!… Avait-il dit à la Dame qu’il…L’aimait? Ciel! Non! Cela ne pouvait pas, il n’avait pas pu fait ça! Cela aurait été d’un tact et d’une élégance des plus monstrueuses!
Armand essayait de définir avec des gestes de ses mains des formes d’excuses. Puis vaincu par sa maladresse, il se croisât ses mains devant son torse, les yeux rivés au sol comme un gamin pris en faute.

-« Madame Des Termes, La Reine m’a ordonné de venir vous rencontrer pour me présenter à vous et pour vous voir m’attitré un territoire et….Pardon…Je… »

Armand ne s’attendait pas a un baiser sur sa joue et de se faire entendre dire qu’elle l’aimait aussi…Enfin, aimer dans le sens de…Bref.
Sa réputation l’avait précédé, quoique rien d’étonnant de la part d’une Toréador adepte des arts.
Cependant elle était arrivé à détendre Armand, celui-ci s’attendant un peu au même type de solennité qu’avec la Reine. Protocole et étiquette.
Mais la Primogène préférait la convivialité, cela ne voulait pas dire qu’elle agissait de même avec tous.

Il entra suite a l’invitation dans le Bureau de la Dame.

Armand attendit qu’elle s’assoit pour s’approcher un peu plus d’elle, mais en gardant une distance convenable et il n’osa pas s’asseoir. Il resta debout le dos bien droit, les mains jointes en avant.
Elle attaquât la conversation tout-de-suite avec le lieu de l’appartement.
Honnêtement, il ne savait trop quoi penser de cela, pour l’heure il logeait au-dessus de sa galerie d’art.
Il était sur un nouveau territoire un nouveau Pays et il allait accepter toutes leurs conditions sans aucune discussion. Il n’avait jamais connu ce type de démarche.
Au Québec, sa Dame ne l’avait présenté à aucun Prince. Peut-être étais-ce une indépendante et qu’elle ne lui en avait jamais fais part? Ou peut-être cette omission était à l’origine de la destruction de sa Dame?
En gros Armand étais prêt a accepter n’importe quel lieu qu’on lui dirai d’aller en autant que les maitres des lieux en soient satisfaits et qu’ils ne trouveraient pas de prétextes pour lui causer des emmerdes. Il voulait faire profil bas, rester dans son coin, poli et tout accepter.

-« Très honnêtement Madame Des Termes, je ne connais qu’à peine la topographie de la ville, c’est encore du Chinois pour moi et je me contenterais de ce que vous voudrez bien me désigner d’office, je ne veux surtout pas vous embarrasser avec ceci. Dans le pire des cas je déménagerais ma Galerie, tout simplement. Quoique pour ma part, mon refuge dans ma galerie ne serait pas très très prudent. Une touche de précaution serait de mise.
Je le fais actuellement car je viens tout juste de débarquer mais je ne projetais pas de m’y établir à long terme. Mon refuge j’entend. »

La Primogène avait dévié la conversation sur ses œuvres. Armand, étonné, resta quelques secondes a essayer d’analyser quelque chose qui lui aurait échappé.
Mais finalement, il conclu que La Toréador ne voulait que prendre un moment pour mieux faire connaissance avec lui et quoi de mieux pour animer une bonne discussion entre deux membres de ce clan, que d’aborder la question des arts. De ses toiles en l’occurrence.
Cependant sa question était directe et profonde, Armand devait réfléchir et ne pas répondre n’importe quoi comme on répondrai à un importun.

-« Pourquoi est une excellente question? La réponse est… »

soudainement Armand fut pris d’un malaise, il sentait émergé du plus profond de lui une étrange détresse, l’impact d’une très grande tristesse venait de le secouer.
Sans y être invité, il prenait la liberté de s’asseoir sur un siège sans se rendre compte de son impolitesse.
Il mis le poing devant sa bouche.
-« Veuillez me pardonner, le…Cognac de Monsieur D’Arcy sans doute. »
Inutile de dire que le cognac n’avait aucun lien avec son malaise, il n’avait d’ailleurs rien bu.
Il essayait de comprendre ce malaise soudain.

Parce qu’il pensait à la réponse? On lui avait surement posé cette question a plusieurs reprises, mais cette fois il avait pris le temps de visualiser sa réponse et de bien en saisir la teneur avant de l’émettre.

Alors...Il commença candidement, innocemment.
-« Avant tout, dans mon jeune âge, j’ai été inspiré de Dante Aligheri, la conception de l’enfer, et l’extrême facilité à l’être humain d’y être destiné selon Dante! Je dis bien de Dante, pas selon la Bible.

Les deux œuvres, la Divine Comédie et la Bible n’ayant que très peu de lien, sinon certains acteurs, certains accessoires que Dante utilise à sa guise pour peupler ses visions. Par exemple les sept péchés capitaux, presque tout le monde croient que c’est Biblique, alors qu’il n’en est rien. Ces péchés ne sont issus que de l’imagination de Dante. Ça nous donne une idée de comment les gens ont réagis face à cette œuvre en la confondant avec le livre Saint de la Bible! C’est tout-à-fait remarquable vous ne trouvez pas? L’impact qu’a eu ce simple poète sur toutes les générations a venir!

Son imagination de l’enfer utilisé par les membres du clergé pour effrayer les pécheurs, son imagination de l’enfer utilisé par la multitude de mères pour effrayer leurs enfants en les obligeant à garder le droit chemin! Imagination qui a inspiré le célèbre graveur Gustave Doré qui a mis des images sur les visions et les descriptions de Dante. Rendant l’enfer encore plus sinistre et d’en faire un lieu on ne peut plus maudit.

Environ 200 ans plus tard, Hieronymus Bosch vient consolider cette idée dans ses toiles, lui-même partageant le même état d’esprit du poète Italien. Y apportant cependant une contribution particulière, une légère nuance en y introduisant le chaos horrible et terrifiant, des symboles, des successions d’images sujettes a interprétations mais tous inspirer par la peur, le déséquilibre, la ligne brisée entre l’humanité et le monde des horreurs et de la torture…

Moi…Je ne crois pas en l’enfer, je salut l’imagination de ses artistes! Cependant…Qu’est-ce-que l’enfer? Hein? Dante et Bosch Parlaient-ils, dépeignaient-ils vraiment l’enfer comme les générations l’ont interpréter? Interprétations, qui par la suite au fil des ans ont été adopté comme une vision collectivement partagée en s’accordant que ce ne pouvait être que l’évidence de ce qu’est l’enfer si l’on refuse le baptême? En tirer des conclusions en croyant être en mesure de comprendre vraiment ce que ces artistes voulaient démontrer? Sans vraiment savoir la source de leurs visions de leurs états d’esprit?…La réponse est collectivement NON! Non, non, non, non, non! Cela ne peut pas être…Supposons que…Lucifer, qui soit-dit en passant n’est pas un nom issu de la Bible! Car dans la Bible le diable n’est identifié que sous le nom de Satan.

Arggh je m’égare…Ce que je veux dire, c’est que moi, tout comme Dante, tout comme Gustave Doré et tout comme Bosch. J’ai vu ce qu’était vraiment l’enfer…Bon ce n’est pas un secret, ce n’est sous nos pieds, Ces images et conceptions de l’humanité versus ces œuvres en les alignant sur les paramètres de nos religions sont fausses! Tout est faux! Tout! De faux diables! De faux péchés! De fausses personnalités bibliques et de faux lieux. Faussetés si l’on convient que c’est la vérité et notre destiné à tous! Combien de volumes d’histoires ont été consacrés à essayer de comprendre ces artistes? Combien de pages de conclusions a t’on écrit sur leurs œuvres? Et dans tout ça, pas la plus petite réponse à la plus élémentaire question : POURQUOI? Pourquoi Dante, Doré et Bosch auraient créé ses enfers alors qu’il est établit que leurs visons n’avaient aucuns liens avec aucune religion.d’aucune sorte?

Mais comme certains ne leurs ont trouvé aucunes raisons ils ont conclu qu’ils étaient fous! Seulement voilà! Même les fous se trouvent toujours une raison! Ou c’est dieu qui a guidé leurs bras d’artistes! Ou c’est pour sauver le monde de je-ne-sais-quelle-catastrophe. Et ils le disent! Et c’est psychoses, bien que cela n’était pas représenté en terme psychiatrique a cette époque, bref ces psychoses pouvaient être détectées à un moment ou un autre de leur vie. Chez Dante rien! Chez Bosch Rien! Chez Doré rien! Ni dans leurs entourages, ni avec leurs précepteurs ni avec leurs mécènes, ni dans leur vie quotidienne, on ne trouve nulle part une quelconque trace de trouble de la personnalité. Et tout d’un coup ils devenaient fous, l’espace d’un moment pour produire leurs œuvres pour ensuite reprendre leurs esprits! Eh bien Non! Non! Un illuminé ne s’en tiendra jamais qu’a cela, ne s'arrêtera jamais sur l'inspiration d'un seul moment pour crier au monde les visions qui peuplent son délire. Alors qu’en fait leurs véritables sources sont leurs états d’esprit tout simplement, purement! Que leurs états d’esprit. État d’esprit que j’ai eu le très grand honneur de partager avec eux. L’enfer est le refus de la vie, le rejet de la vie, mon rejet. L’enfer est mon refus a accepter l’existence qui est composé de si atroces périodes que rendu à 40 ans. Nous nous résolvons a voir dans la mort une échappatoire a toute cette merde! Peu importe qui, et peu importe le niveau, le degré. De souffrance, degré basé sur le seuil de ce que la limite d’un humain peut endurer pour pouvoir vivre en société.

La réponse est simple, il suffit d’illustrer l’existence en faisant abstractions des fausses illusions de bonheurs, des fausses illusions d’espoirs! De fausses idées qu’un monde meilleur nous attend, de faux moments d’exaltations provoquer par des sentiments d’amour très éphémère, basé sur l’égoïsme individuel. Qu’est-ce-que l’amour si ce n’est pas un acte très égoïste d’essayer d’en tirer une énorme satisfaction? De faire de la romance et de la dentelle lorsque la nature demande aux pulsions humaines de la féconder, tout comme le singe fornique la guenon? Comme le lion empale la lionne? Comme toutes les espèces dans le seul but de procréer! Bref en éliminant toute ces fausses illusions de l’équation, nous pouvons commencer à voir une petite idée de ce qu’est la vision de l’enfer vu par l’homme et non par la religion! Quant a La beauté et la mine, ils ne sont qu’accessoires pour faciliter la reproduction dans toutes les espèces. Facilités à contrôler et dominer son prochain par les promesses de plaisirs de d’attentions »

Armand se mit alors a se croiser les doigts en adressant un regard absent à la Primogène en concluant :

-« Voilà!...C’est une vérité horrible à dire, très désagréable a concevoir, provoquant des envies suicidaires, mais c’est avec ce regard que j’arrive à peindre mes œuvres.»

Armand venait aussitôt de réaliser qu’une larme de sang venait de couler de l’œil de la primogène. La goutte était allée s’étaler sur ses propres doigts.
Sur le coup Armand en fut profondément gêné, il se sentait horriblement coupable d’avoir fait verser une larme de la belle Isabelle Des Termes.
Puis observant plus attentivement le joli visage de la Toréador, il comprit que ce n’était pas une larme de désespoir, mais plutôt d’exaltation.
Elle avait été exultée par ses paroles.
Armand en fit fort honoré et surtout…Soulagé.

Puis la Primogène pris la parole pour affirmer son point de vue sur le sujet et pour remettre en question le point qui avait été soulevé concernant l’envie de mourir, le suicide.

-« Mademoiselle Des Termes, je comprend parfaitement ce que vous voulez dire, et je suis d’accord. Malgré ma vision, mes mots. C’est…C’est comme je vous disais un état d’esprit. Un état d’esprit qui avait pris forme lorsque j’étais vivant et c’était bel et bien ce que je ressentais à l’époque. Et c’est uniquement lorsque je me met dans cette transe, cet état d’esprit que je suis en mesure de créer une œuvre. Depuis…La non-vie m’a fait découvrir plusieurs autres aspects, mais de la non-vie…Pas la vie! Mon enfer et lié à l’absence de la vie dans la vie et par la vie!

Alors oui! Oui je sais profiter des bons moments et peut-être saviez-vous déjà a mon propos que je suis extrêmement sensible a la beauté et à la délicatesse féminine. Oui je peux développer des passions qui pourraient incendier des cités entières pour le seul regard d’une demoiselle de la plus pure beauté dans son absolue! C’est en effet un curieux paradoxe. Un être humain serait incapable de diviser son esprit de la sorte sans en devenir totalement fou. Mais ma condition m’a permis de garder un pied dans les deux mondes. Le monde d’avant, de mon vivant ou mes inspirations sont puisés et le monde de la non-vie ou mes passions peuvent se libérer tel un orage d’été. Car si je ne m’en serais tenu qu’a ma seule et première vision…Oui je serais physiquement mort dans le milieu carcéral qui a tué mon âme…Mais voilà! Mon destin en a choisi autrement par la suite.

Mais la ou j’en suis actuellement…Oui…j’aime l’amour, j’aime la femme, j’aime son corps, j’aime la brise de la vie qui en émane et qui vient faire danser mes émotions sur un air de mélodie céleste. Alors non! Pour répondre à votre question, non je n’ai nullement envie de mourir ultimement, mon corps ayant déjà payé ce tribut, je laisse mon esprit se déchainer. »

Armand observait le sourire…sensuel de la Primogène, il se demandait si elle était en train de développer des idées lascives a son propos…Elle avait un regard très enlevant, très…très…Bref un regard qui donne l’envie a son interlocuteur de se lever, de se jeter sur elle afin de lui faire l’amour séance tenante en libérant ses instincts les plus sauvages et animales.

Armand devait chasser cette image de sa tête, de se voir nu collé contre elle en consommant l’acte, il devait chasser cette pensée, car elle allait finir par le trahir et lui causer une honte incommensurable. Son front se plissât et il se mit à passer ses ongles en revue comme s’il s’agissait d’une tâche très minutieuse et de la plus haute importance.
Il évitait le regard qu’il avait jugé lascif de la primogène car elle excitait ses sens au plus haut point.

Armand se mis à tousser aussitôt qu’il entendit la question de la primogène. S’il aurait été vivant, il se serait surement étouffer.
Il regardait le sol, il ne voulait pas la regarder, il se sentait comme un pantin dansant aux bouts de ficelles qu’elles tiraient joyeusement.
Naturellement il lui avait avoué candidement la nature de la plus grande de ses passions, mais il ne s’attendait pas a ce qu’elle en exploite la faiblesse.
Mais…Il n’allait pas se comporter incorrectement?
Il n’allait pas se mettre à la courtiser d’une manière éhontée?
Il n’allait pas la séduire?
Bien sur que non car c’était elle qui le séduisait, il n’avait en rien le contrôle de la situation. Il se sentait comme le jeune homme qui vit sa première fois avec une femme plus expérimentée.

-« Je…Je… »

Il ne voulait pas la regarder, mais il ne pouvait pas lui répondre sans lui adresser un regard, cela aurait d’une impolitesse sans nom.

Il la regarda.

Sa poitrine était relevée, offrant un spectacle de toute beauté a Armand, le décolleté de son corset, lui fit perdre ses moyens, le marbre étincelant de sa peau lui semblait aussi douce qu’une pierre polie par les plus grands artisans de la création, ses seins dont il pouvait en entrevoir pleinement la forme par le décolleté le noya dans un flot de désirs insurmontables et sans fond, il aurait tellement voulu pouvoir y poser délicatement ses lèvres pour les harmoniser à toute cette douceur d'une pureté brut… Mais le coup de grâce fut donné par le regard de la primogène, un regard de diamants se consummant en une pleine fusion d'une cuisante fureur, un regard si vivant, si éloquent. Sa bouche entrouverte, Armand apercevait subtilement la langue légèrement en mouvement dans sa jolie bouche si bien dessinée…S’il aurait été humain il aurait fait une catastrophe ou il aurait eu l’air d’une stupidité sans bornes.

Il apporta sa main vers sa bouche en collant les bouts des ses doigts sur le menton comme pour l’empêcher de prononcer des paroles qui aurait été de toute évidence d’un manque de tact et d'une élégance. Il se sentait mis à l’épreuve.
D’ordinaire lorsqu'une femme arrivait à lui imposer ce type de séduction, il usait de sa Présence et disposait de tout son entourage à sa guise, puisant dans des puits tout ce dont il avait besoin tout en récoltant des révérences et des vivats, il avait tellement l’habitude de contrôler la séduction dans son milieu immédiat. Il en avait toujours été l’architecte d’un art qu’il avait su transfigurer.

Mais cette fois les rôles étaient inversés, D’ailleurs c’était la première fois de son existence qu’il était confronté à une Toréador encore plus expérimenté que lui dans ce domaine et il ne lui était jamais venu à l’esprit, qu’une nuit, qu’il aurait à de se faire violence a un si haut niveau pour ne pas perdre le contrôle. Sa Dame n’avait jamais usé, pas même le centième de la séduction qui émanait d’Isabelle des Termes. C’était pour Armand de l’inédit, du jamais vu.

S’il aurait été humain il aurait eu besoin d’un verre et se serait même allumé une cigarette.
Il avait détourné encore une fois son regard en espérant y trouver l’échappatoire qui n’existait pas.
Elle attendait une réponse. S’il aurait été d’un commun ou vulgaire il lui aurait fait des remarques de nature très sexuelles afin de suggérer de passer à l’acte dans les plus brefs délais. Mais Armand voulais gagner cette manche, il ne se permettait pas de céder, toute la force de son esprit était à l’œuvre et il était hors de question qu’il puisse utiliser de son don de Présence afin de la déjouer. Cela aurait un affront indigne de lui et cela lui aurait fait perdre toute crédibilité et puis d’ailleurs elle n’en faisait elle-même point usage…Elle n’en avait même pas recours, aucun besoin. La séduction était si naturelle qu’il était clair qu’il ne s’agissait pas d’une suggestion de l’imagination.

Il la regardât à nouveau et cette fois c’était lui qui lui offrait un regard plein de verve et d’espérance. Il se passât subtilement la langue sur le bout du milieu de sa lèvre supérieur dans un mouvement à peine perceptible a l’œil nu. Il croisât ses doigts et en avançant le haut de son corps il accotât son menton sur le revers de ses mains.

Il se mit à battre des cils avec une grâce infinie, plongeant son regard au plus profond de l’âme de la primogène comme s’il était déjà en train de la consommer, inclinant légèrement la tête afin que ses boucles de cheveux d’acajou lui effectuent une danse miroitante et combien sensuel, laissant ses boucles lui caresser doucement le cou.

-"Mademoiselle Des Termes…Quand mon corps se déchaine en compagnie de mon esprit, je suis beaucoup trop calculateur pour que mon corps puisse disposer d’un avantage car mon esprit domine tous ces éléments déchainés et les font danser au rythme de son gré, c’est d’ordinaire ce que j’applique aux humains. Pour eux la séduction est tellement primaire, presque tribale et sans objet.

Cependant, si mon corps se déchaine en compagnie de ma passion! Alors je serais en très grand danger devant vous. Car je n’aurais aucune autre alternative que de poser mes lèvres sur les vôtres et de tenter de vous posséder pour laisser libre cours a mes désirs comme s’ils avaient toujours été inassouvis et par trop souvent espérés en vains. Je ferais en sorte que nous puissions nous procurer des spasmes de plaisirs sans fins qui nous feraient perdre toute notions aussi primitives soit-elle et ce, dans un plus pur tourbillon de jouissance incontrôlable et irraisonné, nous ne serions pas des animaux laissant la sauvagerie de leurs désirs naitre a tout vent, mais bien des Dieux dans une danse fusionnante au sein même de l'ultime source lactée de la mère de tous les plaisirs de l’existence."

Lorsque la primogène de pencha en avant pour approcher ses lèvres a son oreille. Armand avait une furieuse envie de coller ses lèvres sur les siennes. Cependant, s’il faisait cela, il aurait perdu la face, il aurait été désarmé aux commandes même de sa propre séduction.
Cependant. Il était fin prêt a perdre la partie si le prix était de pouvoir gouter les lèvres et peut-être même la chair d’Isabelle.
Il opta donc pour l’immobilité en contrôlant tous ses sens.
Mais elle ne s’était pas approcher pour un baiser, mais plutôt pour lui susurrer très sensuellement une phrase de regret d’une jouissance qui devait s’en tenir au niveau de l’espoir.

Armand l’espace d’une seconde croit le duel terminé par cette parole. Croyant que la Toréador allait maintenant reculer.

Mais bien au contraire, et à la grande surprise d’Armand, elle posa le premier geste physique en lui mordillant doucement le lobe de l’oreille et en le titillant du bout de sa langue.
Au niveau de son âme, Armand vivait un véritable orgasme psychique, d’instinct il se ferma les yeux pour se délecter de ce moment, de ce contact si enivrant. Il entrait dans une espèce de transe.
Un soupir presque inaudible sortit des ses lèvres, trahissant son plaisir.
Elle retira sa bouche de son oreille pour lui transmettre un doux baiser sur la joue, Armand nota que ce baiser était légèrement plus tendre que le premier reçu lorsqu’il s’était présenté à elle.
Puis elle se retira vers l’arrière.

Elle lui fit comprendre que la nuit touchait à sa fin. Armand ne l’aurait pas réalisé si elle ne lui aurait pas dit. Il regarda aussitôt sa montre.
En effet il était temps de se mettre en route pour se mettre à l’abris des premiers rayons du soleil.
Du coup, cela ramena Armand les deux pieds sur terre. Il se leva d’un bond. Tentant encore de reprendre tous ses esprits.
Il restait un moment immobile en plongeant son regard dans celui d’Isabelle mais cette fois c’était un regard de réflexion et de calcul.
Ensuite il inclinât le haut de son corps devant la primogène.

-« Madame Des Termes, je ne vous remercierais jamais assez pour le moment Divin que vous venez de m’accorder ou plutôt de me faire vivre. J’en suis…Bouleversé de plaisir, ce fut des plus agréables et permettez-moi de vous dire que vous êtes une femme, tout à fait remarquable et extrêmement charmante! Tel que vous me voyez, je suis votre obligé »

Puis ensuite en attendant que la primogène passe devant lui pour le conduire à la sortie du bureau.

-« Je vous remercie de me proposer un taxi, mais j’ai ma voiture. Aussi j’espère que nous pourrons éventuellement poursuivre cet entretien a propos de ce territoire attitré. Alors je me mets entièrement a votre disposition a l’heure et au lieu de votre convenance.. »

-« C’est très gentil a vous Mademoiselle Des Termes, je suis fort heureux d’avoir pu agrémenter votre nuit. Ce fut pour moi un honneur. »

Armand l’écouta parler d’une Toréador qui serait fort doué pour le marteau et le burin.
Son intérêt fut piqué au vif!….Mais une sculpteuse? Mais c’est merveilleux et si la Primogène dit qu’elle est fort douée, alors nul doute qu’il devait s’agir d’une artisane de très grand talent. Armand avait déjà hâte de pouvoir voir ce dont elle était capable.
Il s’agirait d’une nouveau-née d’après ce qu’elle lui en avait dit. Qu’elle aurait besoin de formation pour la chasse….
Armand resta un moment songeur, oubliant de suivre Isabelle vers la sortie.
Surtout Après que celle-ci l’eu invité a se joindre a elle pour participer à l’apprentissage de la petite louve!

-« Oh! Si le cœur m’en dit, dites-vous? Mais cela va bien au-delà de cela. Je me mets entièrement a votre disposition ma très chère Mademoiselle de Thermes. Je considère cela comme un rendez-vous! »

Armand se mettait à douter de lui l’espace d’un moment. Si l’artisane était fort douée, il serait clair qu’Armand en perdrait toute notion de séduction, il pourrait fort même arriver à l’ignorer totalement pour se perdre parmi ses sculptures ou une pièce en particulier.
A moins bien sur de ne pas la rencontrer en plein moment de création ou dans sa galerie ou son entrepôt ou elle range ses œuvres.
Aussi il s’agissait d’aider Isabelle a lui donner des travaux pratique sur l’art de la séduction…Cela pourrait s’annoncer fort bien intéressant. Qui plus est, Isabelle serait tout près. Raison supplémentaire pour considérer cette invitation comme une occasion tout à fait particulière.

-« Soyez assuré que je me ferais un point d’honneur a venir vous rejoindre afin de remontrer cette mystérieuse Toréador et de faire de mon mieux pour lui faire-part de mes connaissances. Aussi, je dois l’avouer, le plaisir de vous revoir m’apporte une immense joie que je n’arriverais pas a dissimuler…Alors je vous rejoins ici a votre bureau demain au couché du soleil? S’il s’agit d’un autre lieu ou a un moment précis de la nuit. N’hésitez pas a me le faire savoir. Ma goule me transmettra les informations. Elle est la gérante de ma galerie. Elle se nomme Madame Arsenault.''

La voyant s’appuyer au chambranle en lui adressant un clin d’œil. Armand ne put s’empêcher de s’approcher d’elle pour lui saisir délicatement la main afin d’y déposer un baiser très doux et très tendre, appuyant ses lèvres sur le dos de sa main.

-« Alors a demain Mademoiselle De Termes. Que le jour vous soit de tout repos. »

Puis Armand quitta le bureau.


[Sort de l'elysium vers son refuge, sa gallerie d'art]

Comme il en avait été invité, Armand se rendit aussitôt en cette nouvelle nuit aux Louvres. Mais cette fois il monta directement aux bureaux de la Primogène Isabelle Des Termes.
La belle Isabelle avec qui il avait effectué un duel de passion très enlevant la nuit précédente.
Une dénommée Manon serait présent paraissait-il. Une jeune Toréador qui aurait besoin d’un peu de formation selon Isabelle.
Il lui tardait de faire connaissance avec Manon, une sculpteuse qui plus est! Vraiment intéressant!

Rendu à l’étage Armand s’assurait que son costume était impeccable, Il portait un pantalon tailleur noir, avec une chemise 100% soie de couleur rouge sang, une cravate très chatoyante également en soie et de couleur noire, il s'était orné d'une épingle a cravate représantant l'emblême de la Rose, il portait aussi une veste de cuir noire très élégante ou l'on pouvait appercevoir un mouchoir couleur rouge sang, très bien plié, sortir de la poche avant du veston et finalement, des chaussures italiennes en cuir noir. Il voulait s’assurer de faire bonne figure devant Isabelle! Il prit donc un moment pour redresser ses vêtements, épousseter de sa main les particules imaginaires sur son veston, mit son dos bien droit. Puis il frappât à la porte!

Un homme plutôt beau ouvrit la porte pour inviter Armand a pénétrer.
Il lui disait qu’elle ne l’attendait pas de si tôt, en fait Armand ne savait pas du tout a quelle heure il devait arriver. La passion de la revoir lui avait sans doute donner des ailes pour aller la revoir dans les plus brefs délais.
Armand posât sur le serviteur un regard plus approfondi.

*Oui décidément un bien bel homme, tout à fait charmant!*

D’ailleurs le Toréador avait adoré sa courbette et il en fit de même avec un joli sourire.
Puis il le suivi.

Rendu dans la pièce ou se tenait Isabelle. Il apercevait les préparatifs, les matériaux disposés a la sculpture, divers bloc de pierres, du bois même! Armand s’en réjouissait! Il allait voir la sculpteuse è l’œuvre? Mais c’était magnifique! Il en jubilait intérieurement.
Puis tout au fond…Isabelle…A l’œuvre en train de commencer une pièce d’argile, la manipulant de ses jolies mains comme si elle la carraissait.
Armand imaginait sans peine ce qu’elle serait capable de manipuler avec toute cette tendresse dans ses gestes.
Il sentait déjà la passion brulante d’hier resurgir en lui uniquement en la regardant toucher de ses mains, de ses doigts si fins sa création.
Puis l’apercevant avec surprise elle se leva, elle se tacha même la joue en repoussant mèche de ses jolis cheveux. Cela lui donnait un air de lubricité, Armand adorait.. Puis il remarqua son magnifique corset par dessus sa robe noire, ce corset mauve et fleuris qui lui dessinait une taille de guêpe, Il avait envie de la toucher, de la saisir par la taille et de la tirer vers lui.

-« Eh non ce n’est pas Manon, c’est dommage j’aurais aimé la voir, je vois que touts les éléments a développer son art est déjà a sa disposition, j’ai très hâte de la voir à l’œuvre! Mais…Vous Mademoiselle des thermes? »

Il s’interrompu, la regardant qui essayait de nettoyer ses mains pour permettre à Armand de lui baiser la main, mais ses efforts furs vains, ses mains restaient tâchées.
Elle manifesta même une petite gêne en haussant ses épaules. Puis Armand se demanda pourquoi de simple geste comme elle venait de faire provoquait chez lui autant de sensation de plaisir! Il aimait la voir bouger, dans tous les gestes qu’elle effectuait, il l’a trouvait si belle et extraordinairement sensuel!

Le sourire de la belle allait achever le pauvre Armand. Qui lui, s’avança sur elle avec une certaine assurance, il approcha son pouce à sa bouche pour l’humecter avec le bout de sa langue tout en prenant son temps pour qu’elle puisse observer le geste dans toute la grâce de la sensualité. Puis il approcha sa main a sa joue et il nettoya la tache d’argile avec le pouce, ensuite, aussitôt la tache enlevée, il approcha ses lèvres pour les déposer la ou la tache avait pris place, il déposât ses lèvres doucement et tendrement tel une plume qui s’affaisse sur une surface, puis il l’embrassa, sa passion l’avait poussé à déposer subtilement le bout de sa langue en même temps que ses lèvres sur la joue de la belle Isabelle.
Puis il lui murmura à l’oreille, comme dans un souffle.

-« Je suis extrêmement ravi de vous revoir ma très chère Mademoiselle Isabelle Des Termes »

Ensuite il fit quelques en en arrière en la dévorant du regard.

-« Je suis désolé de vous avoir interrompu dans votre création ma chère, mais qu’étiez vous en train de confectionner? Est-ce que Mademoiselle Manon a toujours prévu de nous rejoindre? »