Arrivée en taxi depuis la Gare de Bercy

Abbo traversa le jardin, regardant à droite et à gauche.
Les herbes folles, dans la nuit, le firent penser à un de ses poètes français favoris.
*Dans ce vieux parc solitaire et glacé, une forme passe. Ses yeux sont morts et ses lèvres sont molles, et l'on entend à peine ses paroles...* se dit-il, paraphrasant Verlaine *Mais, si je suis un spectre venu voir un autre spectre, ce n'est pas le passé que nous allons évoquer, mais l'avenir. L'avenir du Clan*
Arrivé devant la grande porte du manoir, Abbo dit d'une voix forte, tout en frappant trois coups sur le panneau de bois :
"Herr Abbo Blütt de Vienne demande à entrer, s'il vous plaît !"
Attendant une réponse, Abbo leva les yeux au ciel, à ce ciel pour toujours noir maintenant... et la fin du Colloque Sentimental de Paul Verlaine lui vint à l'esprit, et il en murmura les vers sans même sans rendre compte :
Qu'il était bleu, le ciel, et grand l'espoir!
-L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.
Mais la nuit seule entendit ces paroles...
Abbo reporta toute son attention vers l'entrée du manoir, et attendit.

Après s'être habillé et avoir donné quelques instructions pour la nuit; Ondoval se dirigeait vers la sortie du manoir quand un nouvel arrivant se manifesta .

Il ouvrit lui même même la porte .

Abbo vit un homme habillé d'un costume trois pièces noir et au gilet rouge bordeaux, le visage sans trace d ela moindre expression comme si tous les muscles de son visages avaient été figés . Le regard plongé dans les yeux d'Abbo, et même le traversant il dit d'un ton neutre

"Bienvenue à vous monsieur, j'a été mis au courant de votre arrivée et suis désolé d'avoir du bousculer mon emploi du temps de la nuit: j'ai peur de devoir sortir pour une affaire urgente ; mais déposez vos baggages si vous avez à le faire et suivez moi, je dois me rendre au Louvre rencontrer le primogène du clan Malkavian; vous pourrez m'assister , ainsi sur le chemin et une fois sur place nous pourrons faire connaissance . En outre vous aurez l'occasion de vous présenter à la reine qui siège et reçoit dans cet Elyséum"

Voyant la porte s'ouvrant sur cet homme bien mis - *mais quand même quelque peu extravageant, avec son gilet rouge*, se dit-il - Abbo claqua des talons et hocha la tête, pensant être en présence d'un majordome... mais, avant d'ouvrir la bouche pour lui demander de prendre sa malette et hêler le maître des lieux, Abbo remarqua le regard pénétrant de l'homme. Il comprit que ce n'était pas un quelconque postier.
Il inclina donc le buste pour saluer plus convenablement... et écouta l'accueil et l'invitation.
*Mais qui est cet homme, exactement,* se demanda-t-il, *un doyen, le primogène... ?*

"Merci pour votre accueil, monsieur. Je suis confus d'avoir ainsi contrarié vos plans, mais je ne suis que le serviteur de notre ordre, et n'ai pas choisi moi-même le moment de mon voyage, ni l'heure de ma venue. Eussé-je pu, je me serais arrangé pour me présenter à votre convenance."

Regardant rapidement la grosse malette en cuir, qui ressemble à une sacoche de médecin, qu'il tient en main droite, Abbo relève les yeux vers l'homme, puis fait un pas de côté pour se dégager de la porte et le laisser passer.

"Je n'ai que cette sacoche, aussi je puis vous suivre de suite, sans vous faire perdre une seconde de plus. Ce sera, en effet, parfait pour moi de me présenter à la Reine de Paris, et c'est un honneur que vous me faîtes que de me présenter déjà aux Primogènes de la ville."

Abbo s'éclaircit la gorge.

"Au fait, je n'ai pas saisi votre nom ?"

Ondoval fronça les sourcils

"Ondoval, le régent de paris monsieur ; il est vrai que j'aurais sans doutes dû prendre la peine de me présenter"

Ilentraina le nouvel arrivant jusqu'à sa berline et l'invita à prendre place à ses côtés avant d emettre le contact et de s'insérer dans la circulation nocturne encore bien dense

"Avez vous un refuge ou séjournerez vous à la fondation?"

Abbo claque à nouveau les talons, et incline profondément le buste, portant la main droite sur le cœur.

"Régent Ondoval, je vous présente mes respects, et me place à votre service ainsi qu'à celui de notre Clan parisien."

Attendant quelques secondes respectueuses, Abbo relève la tête, et suit le régent jusqu'à la voiture.
Bien que son visage demeure impassible, il semble néanmoins quelque peu interloqué que le dirigeant de la Confrérie soit obligé de conduire lui-même.

"Si monsieur le Régent le permet, je puis lui servir de chauffeur. Je sais manier les véhicules à combustion, et possède un permis de conduire en bonne et dûe forme."

Prenant place à côté du régent, Abbo boucle sa ceinture, la tire afin qu'elle soit bien serrée, et vérouille sa portière. plaçant sa malette sur les genoux.

"Je dois avouer, monsieur le Régent, que je n'ai nul endroit où loger pour le moment, aussi je vous remercie profondément pour votre grande sollicitude, et c'est avec plaisir que je demeurerai à la... Fondation."

C'est avec plaisir qu'Abbo regarde les voitures françaises, observant les coupes de cheveux, les vêtements, se mettant au courant de la mode parisienne du moment.

"De plus, je pense que je serai d'une plus grande utilité si je suis sur place, et puis ainsi être rapidement à pied d'œuvre."

Tout en conduisant , Ondoval continua de discuter avec son passager

"La fondation est là pour cela, pourvoir aux besoins des membres du clan, de leur offrir un abris et un lieu d'étude, vous y serez bien ; mais le lieu est ancien, et chargé d'histoire, aussi respectez les règles suivantes pour vos sécurité et dans l'intéret de tous ."

Il regarda et fixa les yeux d'Abbo via le reflet du rétroviseur

'"Tout d'abord, tâchez de rentrer au plus tar une heure avant l'aube ; ne prenez aucune photo ou vidéo des lieu , mais surtout, surtout..."

Il marqua quelques secondes de silence comme s'il choisissait ses mots avec soin

"Surtout n'essayez pas de franchir la porte à double batant que vous avez du appercevoir au fond du hall d'entrée; c'est la bibliothèque , le coeur de la chantrie et son plus grand mais également dangereux secret. je ne vous connais pas monsieur, pas personnellement ; aussi vous dirais je ce que j'ai dit une heure plus tot à un autre membre qui venait d'arriver ; des connaissances en thaumaturgie sont nécessaire pour y pénétrer mais aussi pour y ....survivre , aussi devrais je vous tester afin de m'assurer que vous puissiez y aller sans danger . Ou le cas échéant vous former . J'ai longtemps occupé le poste de Magus Prime à la fondation de Marseille, j'ai déjà formé des novices. Beaucoup de novices... Il y a deux nuits j'étais le seul représentant du clan à Paris, Vienne à entendu mes prières, nous sommes aujourd'hui assez nombreux pour peser sur la région et donc la France ."

Il regardait à peine la route, les yeux vissés sur ceux de son passager ; un regard dérangeant, inexpressif, inhumain .

"Mais attention, et cela est primordial, nous devons afficher une certaine...incompétance , passer pour des mystiques sans grandes valeur ni ambition. C'est là la volonté du cercle intérieur. ..."

Abbo demeure assis à écouter, les mains sur son sac, posé sur ses genoux.
Voyant le regard du régent dans le rétroviseur, il hoche la tête avec respect, puis se remet à regarder la circulation. au dehors.

"Je vous remercie de m'héberger, et je puis vous assurer que je circulerai uniquement dans les parties désignées par vous. Et, je ne suis nullement adepte des appareils de photographie, monsieur le Régent."

Quelque peu dérouté par le manque de concentration du régent, Abbo espérait que *je ne vais pas finir en cendres, planté dans un poteau de feu rouge, ou enfoncé à l'arrière d'un camion de pâtissier parisien. Ce serait fort inconvenable*, se dit-il.
Du coup, il était moins gêné par le regard froid du régent... ou alors, peut-être se laissait-il aller à observer le traffic pour éviter de fixer le maître de la Chantrie parisienne.
Toujours est-il qu'il gardait un visage impassible.

"Je dois vous avouer, monsieur le Régent, que si Vienne m'envoie, ce n'est pas pour mes compétences thaumaturgiques, ou le manque de celles-ci ! Et, bien que je sois touché par votre offre de me former, surtout au vu de ce que vous m'apprenez sur votre impressionante carrière de formateur, je ne voudrais pas prendre sur votre précieux temps."

Abbo hoche la tête.

"Je suis très heureux d'entendre que le Clan parisien se reforme, et honoré d'aider à peser sur la France, comme vous dîtes, monsieur le Régent. Sachez que je ne suis pas dénué de talents, du moins j'ai eu l'honneur de servir l'Ordre avec compétence jusqu'aujourd'hui, et j'espère en pas vous décevoir."

Abbo regarde à nouveau le Régent par le truchement du rétroviseur.

"Mon modeste domaine d'expertise réside dans l'observation des personnes, mortelles ou Caïnites, ainsi que des objets. Afin de lire dans leurs dires, leurs expressions... et je suis là pour me concentrer sur qui vous désirez observer. Mais, monsieur le Régent, puis-je vous demander s'il y a des personnes devant lesquelles nous devons montrer une plus grande incompétance, ou est-ce devant tous ceux étrangers à notre Ordre ?"

"je réalise qu'en vérité le mot incompétant n'est pas approprié, disons que nous devons nous montrer le moins dangereux possible, les autres cainites doivent nous considérer comme de farfelus rats de bibliothèque "

Il réfléchit une seconde

"En fait ils doivent penser que nous ne sommes pas assez fort, organisés pour représenter le moindre danger pour eux et leurs intérets"

Depuis le début le Régent n'avait fait preuve d'aucune émotion, il avait parlé d'un ton neutre , et son visage n'avait exprimé aucun sentiment; à se demander si ce n'était pas une machine ...



"Nous arrivons au Louvre, vous m'accompagnerez à un rendez vous avec heinrich le primogène Malkavian, une fois cela rêglé, vous profiterez de votre présence en ces lieux pour vous présenter à la reine de france ; puis je rentrerai à la fondation, du travail m'attend, et il reste encore un Tremère à acceuillir cette nuit ."

Il gara la voiture , et après que son comparse ait été fouillé, ils rentrèrent tout deux dans l'Elyséum et se rendirent au bureau d'heinrich

Abbo écoute attentivement, et se dit que : *Ce Régent cache bien ses émotions, c'est une bonne chose. De même, faire profil bas et travailler dans le secret des Congrégations, une bonne chose. Paris semble bien me plaire.*

"Monsieur le Régent, je ne suis pas totalement incompétent en matière d'occultisme, aussi je laisserai entendre que je suis venu ici pour lire quelques ouvrages de magie française... un rat de bibliothèque importé en quelque sorte."

Juste avant de sortir du véhicule, Abbo demande : "Nous allons donc rencontrer le Primogène du Clan Malkavian. Puis-je vous demander, monsieur le Régent, qu'en est-il de notre Primogène ? Est-ce vous même, ou quelqu'un d'autre ? Et, enfin, y a t il une chose à savoir sur ce Heinrich ?"

Abbo se laisse fouiller, n'ayant rien de compromettant, ni sur lui ni dans sa sacoche... puis il suit son régent, jetant un regard curieux sur cet Elyseum parisien, content de voir à quoi cela ressemble.

Entrée dans le Louvre