Appartements du Prince

Parménion était dejà attablé, toujours sur ses problèmes administratifs qui l'accaparaient une paire d'heures. Sans parler des redressements divers qui lui restaient à effectuer.
Néanmoins, il se doutait de la personne qui venait triturer sa porte doucement.

- Entrez!

Adelaïde tourna la poignée et rentra dans les appartements du prince, refermant la porte derrière elle. Plus besoin de se cacher ou de se poser des questions existentielles. A vrai dire, elle n'en avait cure et Cathy venait de soulager sa conscience.

Il était assis à son bureau, derrière une masse de paperasserie qu'elle ne lui enviait pas. Un sourire radieux naquit sur ses lèvres alors qu'elle le contemplait comme elle l'aurait fait d'un Chagall ou d'un Renoir.

"Bonsoir votre majesté, j'espère ne pas trop vous importuner. " Elle s'inclina respectueusement avec comme toujours ses lèvres prêtes à rire délicieusement de cette mascarade.

Paménion leva les yeux, puis se rendant compte de la teneur de la visite qu'il avait, bougea de sa chaise dans un mouvement coulé. Il s'approcha d'Adelaide, laissant ses papiers derrière lui.

- Tu ne m'importunes jamais, j'ai même un peu de temps avant de rallier la salle du trône.

Il lui passa une main sur la joue avant d'approcher les lèvres pour déposer un baiser sur les siennes.

Elle répondit au baiser avec délice puis prit sa main entre les siennes.

"Je ne prendrai donc pas trop de ton temps. Je voulais juste te souhaiter une bonne nuit." Elle noya son regard dans le sien un sourire charmeur figé sur ses lèvres rosées.

"Je voulais aussi te prévenir qu'en l'absence de l'ancien primogène toréador et vu le peu de membres présents sur Paris j'ai dans l'idée de faire avancer les choses....Seule..." Elle relâcha la main du prince.

"Je souhaite réquisitionner les biens des traitres en réparations des préjudices subits à mon clan, à cette fin je vais voir si je trouve leurs refuges ou ce qu'ils auraient laissé au Louvre." Retirant son manteau, elle le garda contre elle entre ses bras croisés.

"Cela serait la première phase de redressement. J'aimerai bien entendu avoir l'aval du prince avant de commencer à fouiner." L'interrogeant de son regard de saphir, elle attendit son verdict ou ses questions.

- J'aime quand tu passes ainsi à l'improviste.

Il écouta Adelaïde lui expliquer la raison de sa venue officielle. La laissant prendre la distance qu'elle estimait nécessaire à son expression.

Il prit un temps de réfléxion à la demande.

- Cela me parait envisageable, j'en ferais part à Vivian. Du moment que je suis au courant cela ne me gène pas. Nous n'avons pas de prévôt officiel, mais j'ai toutefois nommé Mademoiselle de Sancy pour résoudre quelques enquêtes sur le royaume. Si elle mène à bien cette mission, elle sera en bonne voie pour devenir notre prévôt. Il faudra sans doute l'en informer par correction.

Adelaïde eu grand mal à contenir son dégout en entendant le nom honnis, elle se contenta de resserrer son manteau et d'arborer un sourire de façade.

"Par correction donc, j'irai trouver cette mademoiselle de Sancy et attendrai la décision du sénéchal." Elle dodelina lentement de la tête, le regard tourné dans le vide.

"Et la tienne bien entendu..." Rajouta t'elle enfin après un moment de réflexion, le regard joueur.

"Pour le moment, je vais aller voir cette Cathy, en espérant qu'elle ne me parle pas de la salle du trône." Elle haussa délicieusement des épaules tout en riant. Si il avait prit le temps de lire la feuille de chou, il saurait à quoi elle faisait allusion, le cas échéant cela lui permettait d'en être informé.

"Sinon j'improviserai un pieux mensonge, à moins que tu n'ais d'autres directives... En attendant, je lui ai donné autre chose à se mettre sous la dent, cela devrait la tenir à l'écart de ta mystérieuse inconnue pendant un moment." Elle déposa un baiser sur sa joue puis sur ses lèvres.

"Je te laisse retourner à tes occupations, je sais que ton temps est précieux et ne souhaite en abuser. Mais si tu le désir, je pourrais éventuellement passer à l'improviste en fin de nuit juste pour...Discuter..." Elle leva candidement les yeux au plafond puis se lova contre lui.

"Bonne nuit bel inconnu." Elle s'éloigna à contre cœur, lui offrant une élégante révérence avant de tourner le dos.

[Attend les réponses du prince et sort de ses appartements direction bureau de Cathy]

Parménion écouta sa belle Adelaïde lui faire part de ses désiratas. Puis il se laissa embrasser, lui attrapant la main au passage, l'entourant d'un bras puissant quand elle se colla contre lui.

- Je serais là, je t'attendrais... Nous pourrons discuter.

Il joua aussi de ses yeux. IL lui déposa un baiser tendre sur les lèvres et la laissa partir.

Lorsqu'elle fut partie, il prit le chemin de la salle du Trône.

[salle du trône]

[Refuge Armand]

Adelaïde ne prit pas la peine de raser les murs ou se cacher, elle n'en avait pas l'envie et puis de toute manière à quoi bon puisque Cathy était déjà informée.

Elle saluat les gardes postés à l'entrée puis toqua doucement trois coups tout en repassant dans sa tête les mots qu'elle allait prononcer.

Parménion avait regagné ses appartements. Les tâches l'accaparaient, elles prenaient du temps, toujours plus de temps.
Adelaide lui avait promis de repasser dans la nuit. Des bruits retentirent sur la porte, sans doute était ce elle qui revenait.

- Entrez.

Adelaïde tourna la poignée de la porte puis entra dans la chambre qu'elle commençait à bien connaitre. Cette fois elle ne prit pas la peine d'attendre qu'il se lève, se dirigeant directement vers Parménion toujours assis derrière son bureau à compulser des dossiers qui n'en finissaient pas, avec un fin sourire.

"Chose promis..." Elle ôta les papiers qu'il avait en main pour les poser sur le bureau puis repoussa ses bras avec délicatesse avant de relever quelque peu sa robe, pour se glisser sur lui, un jambe pliée de chaque coté de ses cuisses, se calant contre chaque bras du fauteuil, en position d'amazone.

"Je ne serais pas longue, vous pourrez reprendre après votre altesse." Elle lui plaqua un baiser sur les lèvres puis le décoiffa avec insolence d'une main amusée.

"A moins que vous ne souhaitiez que je m'éternise..." Elle lui sourit tout en haussant des sourcils et penchant sa tête sur le côté.

"Je reviens du refuge d'Armand Duplessis, il a été vidé...Je me doute qu'il en est de même pour les autres...Je ne sers décidemment à rien..." Elle prit une moue désabusée, visiblement fort ennervée de n'avoir rien trouver et de s'ennuyer à mourir.

Parménion l'accueillit avec un grand sourire. La belle avait toujours des entrées désirables.
Elle s'installa sur lui en amazone... Le provoquant d'une main.

- Armand Duplessis est sabbatique, je pense qu'il a eu le temps de vider rapidement les lieux avant de partir. Mais ... Les domiciles sont innoccupés si tu le désires. Cela ferait un apport de fond pour les toreadors, moyennant cotisation ou redevance pour mon propre clan.

Il lui passa une main dans les cheveux.

- J'aimerais que tu restes en fait.

Il approcha ses lèvres des siennes.

Adelaïde écouta l'idée du prince en tortillant du nez.

"Passer de revendeur d'œuvre d'art à régie de location, rien ne m'aura été épargné..." Elle sourit alors qu'il passait une main dans ses cheveux.

"Et de combien voyez vous le pourcentage de cotisation votre altesse ? Dois je voir ça avec votre primogène ? " Demanda t'elle amusée tout en détournant doucement son visage afin d'éviter ses lèvres avec amusement.

"Au lieu de brasser des millions comme je le souhaitais, ce ne seraient que quelques malheureux milliers d'euros, c'est assez décevant je dois dire..." Elle fit mine de soupirer tout en resserrant l'étau de ses cuisses afin d'empêcher le prince de bouger, un jeu de domination qui la ravie.

"Mais je ferais contre mauvaise fortune bon cœur..." Elle lui sourit tendrement tout en se rapprochant de ses lèvres.

"Tu souhaites que je reste ? Juste une heure ? Une journée ? Une semaine ? Une année ? Une éternité ?" Elle l'interrogea du regard tout en s'amusant à frôler ses lèvres des siennes.

Elle continuait son jeu de séduction pour le plus grand plaisir du prince qui se laissait prendre comme un adolescent.

- Des milliers, non... Des centaines de milliers voir des millions sûrement. La plupart de ces appartements sont dans des quartiers extrêmement riches. Parmi les plus riches de France c'est donc une très bonne affaire.

Elle resserra ses cuisses pour le bloquer.

- Tu peux rester le temps que tu veux. Le plus long sera le mieux bien entendu. Quand au pourcentage, il est pour l'instant fixé à 30%, mais... Tu as des atouts pour négocier une baisse du taux à un pourcentage moins élevé... Il faudra sans doute donner de ta personne...

lui dit il avec un air malicieux.

La rose fit mine de réfléchir puis lança avec un air taquin.

"Tu penses vraiment que ton primogène serait sensible à mes atouts au point de baisser le taux ?"

Puis elle reprit un air sérieux.

"Des millions ? Nous parlons de location ! On ne peut vendre ce qui ne nous appartiens pas, malheureusement, mais ce sera déjà un début pour les prochains toréadors sur Paris et peut être un jour un primogène..."

Adelaïde sourit tout en levant les yeux au ciel, lorsqu'il lui dit de rester le temps qu'elle voudrait et que le plus longtemps serait le mieux.

"Je venais te dire que je partais pour Londres dés la nuit prochaine, je n'ai rien à faire ici, j'étais venue pour une affaire idiote de vengeance qui est impossible. Pour le clan, a moi seule je ne peux le relever, je n'ai rien à faire à Paris mis à part ça je n'ai donc plus de raisons de rester...Mis à part toi, bien entendue"

Baissant son regard de saphir, elle commença à se relever tout en relâchant sa proie.

Parménion laissa partir Adelaïde vers ses occupations.

- Tu peux rester pour la nuit si tu le désires.

[vers la nuit prochaine]

Adelaïde était restée silencieuse, étrangement silencieuse. Avait il bien comprit ce qu'elle venait de lui dire ? Oui, certainement, il n'était pas prince pour rien !
Elle en conclu donc qu'il n'en avait juste rien à faire, ce qui l'estomaqua. Elle passa une main sur son front, se disant qu'il était bien dommage qu'elle ne puisse soupirer, car ce soupir là aurait pu s'entendre à des lieux à la ronde.

Il l'invita à rester durant la journée, elle regarda sa montre. En effet cela serait plus sage car la torpeur commençait déjà à la gagner et de toute manière ses valises étant prêtes, elle n'avait rien à faire d'autres en attendant son heure de départ la nuit prochaine.

Elle ne jeta même pas un regard vers lui, visiblement blessée par son comportement puis alla se blottir sur le canapé, tombant presque immédiatement dans cette mort diurne.

[-1 point sang]

Les yeux d'Adelaïde s'ouvrirent des le dernier rayon de soleil disparu. Elle mit du temps à se souvenir d'où elle était, s'asseyant sur le divan l'air un peu groggy car s'étant attendu à voir ses photos et notes contre le mur, pas la chambre du prince.

Passant une main dans ses cheveux pour se recoiffer, elle rajusta sa robe puis regarda Parménion.

Il était réveillé mais attendit un peu.
sortir de la torpeur comme une marionnette faisait parti de ses habitudes.
Il tourna la tête sur le côté, sourit.

- tu as bien dormi. Moi j'ai besoin d'une douche.

Sans perdre de temps il se leva d'un geste preste et se dirigea vers la douche.

Un vent glacial sembla entourer la caïnite alors que le prince s'engouffrait dans la salle de bain.

"Oui, excellente journée votre altesse, j'ai dormi comme un loir et suis ravie de cette conversation matinale et cet te bousculade de sentiments me donne le tournie ! " Marmonna t'elle pour elle même ne comprenant pas un tel comportement.

Haussant des épaules, elle reprit ses affaires, lâchant le divan où elle avait passé sa nuit, essayant de comprendre. En temps normal elle l'aurait rejoint sous la douche badinant amoureusement et lui offrant sourires et mots doux, mais là, le cœur n'y était pas.

Elle quitta alors les appartements du prince sans un bruit.

Vers la gare

[Bureau du gardien]

Adelaïde aurait pu demander à voir le prince par le biais du petit salon, comme les autres immortels. Mais ne sachant dans quel état elle allait le trouver, elle préféra se rendre directement à ses appartements, lui évitant ainsi d'avoir, une fois de plus, à faire vider la salle du trône.

De toute manière, à cette heure, il devait être penché sur une multitude de dossiers, être prince était des plus ennuyeux.

Remettant un peu d'ordre à sa tenue, qui n'en avait guère besoin, elle ne put s'empêcher de se demander si il savait...Oui, certainement, il savait ce qu'elle avait fait et elle se prépara à recevoir une salve de courroux, un ultimatum, un bannissement, voir même une rupture... Le pire serait le silence ou l'indifférence !

En bonne enquêtrice aimant se torturer l'esprit même avec les scenarios les plus improbables, toutes les possibilités passèrent par son esprit alors qu'elle toquait timidement à la porte.

Toute a ses pensées, Adélaïde s'imaginait déjà frapper à la porte des appartements de Parménion, mais alors qu'elle se rapprochait, un individu pour le moins étrange sembla... apparaitre de nulle part.
Ce n'était pas le cas, bien entendu, il y avait une porte non loin de lui. Mais il avait été remarquablement discret.

Il fit une révérence curieusement alambiquée à la demoiselle avant de prononcer, d'une voix douce qui contrastait un peu avec le reste de sa personne :

- Soyez la bienvenue à l'étage des appartements privés... Bienvenue, madame...

Il se fendit d'un sourire, étonnamment agréable pour un homme aussi bizarre. Juste avant de rajouter à brûle-pourpoint :

- Puis-je vous inviter à patienter un peu... ? Son Altesse est... prise, actuellement...

Son regard détailla un peu Adélaïde, mais rien d'impudent, juste comme on peut le faire lorsqu'on rencontre quelqu'un pour la première fois. Il reprit :

- Ce ne devrait pas être long... Souhaitez-vous vous asseoir...?

Il désigna du bras la porte juste à ses côtés.

Adelaïde s'était figée le poing en l'air, cognant le vide. Elle plissa les yeux devant le personnage sorti de nul part. Bizarre qu'elle ne l'ai pas vu venir, mais à vrai dire, ce soir, plus rien ne l'étonnait et ses nerfs avaient été soumis à rude épreuve il faut bien le dire.

Elle répondit à la révérence par une bien plus mécanique, quelque peu surprise puis compléta sa phrase.

"Mademoiselle Kane...Adelaïde Kane." Rajoutant un sourire poli, elle se permit elle aussi de le dévisager, s'arrêtant au moindre accro sur ses vêtements ou au moindre grain de beauté qu'elle jugerai ne pas être à sa place à moins que ce ne soit une ridule au coin des lèvres.

Loin d'être impoli, son regard était juste quelque peu curieux, enfin c'est la ce que croirait toute personne ne connaissant pas son passe temps.

Il lui avoua que le prince était prit pour l'instant, hésitant sur les mots. Qu'elle bien étrange choix de mot. Puis il lui proposa d'aller s'asseoir.

En d'autre occasion, elle se serait méfier. Un inconnu sortit de nul part vous proposant de le suivre, mais là, nous étions au Louvre.

Elle accepta d'un signe de tête agréablement courtois.

"Oui, cela vaut mieux je pense d'attendre son altesse ailleurs que plantée au milieu d'un couloir." D'un geste de la main elle l'invita à la conduire.

"Et vous êtes ?" Demanda t'elle afin de lui rappeler qu'il avait omis de se présenter, gardant son sourire agréable figé sur ses lèvres pourpres.

[Jet dés partie privée]

Un nouveau sourire éclaira le vieux visage.

- Ah oui, mademoiselle Kane. La dame aux violettes suaves... Enchanté de vous rencontrer, enchanté...

Il inclina la tête pour montrer tout la sincérité de sa phrase et le plaisir qu'il avait à la voir enfin.

Un petit éclat d'amusement salua le trait d'esprit de la Rose, et il lui ouvrit galamment la porte avant de s'effacer pour la laisser entrer.
Il haussa un sourcil à la question de la belle, et répondit de sa voix douce :

- Ah ? Vous me faites l'honneur de demander mon nom ?
C'est un plaisir rare...
Je suis Gaspard Mustelier, majordome du trône.

Il eut un sourire amusé avant de rajouter :

- Mais comme je ne suis qu'une goule, vous pouvez m'appeler par mon prénom. C'est l'usage, d'ordinaire...

La porte donnait sur une sorte de boudoir, qui comportait un canapé, des fauteuils, plusieurs petits guéridons et des livres, dont l'un était resté ouvert sur une table basse face à un fauteuil.
Tout était lambrissé et tendu de tentures aux couleurs chaudes, et les éclairages doux signalaient un espace de détente, visiblement.
L'homme fit de nouveau signe avec son bras, invitant la Toréador à s'installer.

Adelaïde essaya de garder son sourire avenant alors que Gaspard Mustelier, puisque là était son nom, lui parlait de violettes. Comment savait il ? Tout en passant devant lui en le remerciant d'un gracieux signe de tête, elle continua de réfléchir, essayant d'établir toutes les hypothèses sans qu'une seule la satisfasse réellement. Cet homme était trop étrange pour se fier à son instinct, il lui en fallait plus.

"Oh ! Vous devez parler du bouquet de violette acheté à mon arrivée sur Paris ! Vous avez une très bonne mémoire monsieur Mustelier." S'arrêtant sur le pas de la porte, elle observa le petit boudoir qu'elle découvrait pour la première fois, le Louvre réservait bien des surprises.

"Je ne pensai pas qu'une personne noterait se détail sur ma personne à mon arrivée au Louvre et j'avoue honteusement ne pas me souvenir de vous avoir croisé alors." Tournant le regard vers lui, elle lui sourit tout en se dirigeant vers le fauteuil où visiblement quelqu'un se tenait il y avait peu de temps.

Vu comme la pièce était rangée, qu'il y ait un livre ouvert semblait ne pas coller avec les précautions prises d'avoir un espace impeccable. L'accro dans la perfection...

Mais qui lisait ce livre ? Lui ou un autre ?

[Regarde le livre ouvert]

"La violette est une fleur qui m'a toujours fascinée, avec son parfum enivrant jouant à cache cache avec nos sens. Son effluve impalpable qui nous échappe aussitôt inhalée comme, si timide, elle se cachait de nous, ne nous permettant que d'observer sa beauté."

Prenant place sur le fauteuil devant le livre ouvert, elle prit soin de tirer sur sa jupe avant de croiser ses jambes gracieusement.

"Sans parler de son langage tout autant caché." Elle déposa sa pochette sur la table basse puis s'adossa au fauteuil sans quitter la goule du regard.

"Mais je m'en voudrait de vous retarder dans votre office...Depuis combien de temps êtes vous au service de sa majesté ?"

L'homme hocha la tête en souriant pour remercier le compliment de la Rose sur sa mémoire.
Peut-être n'était-ce d'ailleurs pas totalement un compliment, mais il semblait le prendre comme tel.

Il suivit la belle dans la pièce, repoussant doucement la porte qui n'émit aucun bruit, et ne manqua pas de lui répondre :

- C'est que, nous ne nous sommes effectivement pas croisés, mademoiselle Kane...

Il eut une mimique emprunte de gentillesse en réponse au sourire d'Adélaïde, et cessa de tourner autour du pot.

- Nombreux sont les nouveaux arrivants qui offrent des présents à son Altesse lors de leur présentation traditionnelle. Il y eut des ouvrages, des oeuvres d'art, des armes... mais des fleurs, jamais.
Le Louvre semble n'être l'univers que de l'inanimé, aussi, un peu de vie et de parfum était tout à fait charmant...
Et voir notre Prince un bouquet à la boutonnière, plutôt peu commun.

Gaspard poussa le fauteuil pour qu'Adélaïde puisse s'installer (si elle l'accepte) et comme il se doit, s'éloigna de quelques pas.
Le livre laissé ouvert était calligraphié à la main d'une écriture penchée, et écrit en latin.
A la délicate envolée lyrique de la Toréador, il rebondit :

- Et comment pourrait-il en être autrement ? Fleur sauvage, sa beauté naturelle rivalise avec les celle des fleurs les plus étudiées. Elle se fait sans doute discrète pour éviter les jalousies...

L'homme hocha de nouveau la tête lorsque la Rose mentionna le langage des fleurs.
Il eut ensuite un sourire lorsqu'il répondit :

- Oh, je fais partie des meubles, pour ainsi dire...

Adelaïde remercia Gaspard d'un sourire lorsqu'il l'aida à s'asseoir avec galanterie. Il avait raison, quelques fleurs étaient un bien étrange cadeau à un prince, elle aurait dû y penser, si cela avait mis la puce à l'oreille d'une goule, qui d'autre y avait vu autre chose qu'un simple bouquet ?

Regardant de plus prête le livre, mine de rien, elle en effleura les pages tout en l'écoutant.

Qui mieux que lui pouvait tout savoir sur ce qui se passait dans le Louvre ? Il avait raison, les gens ne le voyait que comme un meuble, trop habitués à sa présence, ils en oubliait qu'il était là ! Il pouvait être une excellente source de renseignements, même si, elle n'en doutait point, il ne lui dirait rien qui concernerait le prince, mais là n'était pas ce qu'elle désirait.

"Qu'elle bien étrange image que voilà..." Lui répondit elle avec un rire amusé.

"Vous êtes donc tout désigné pour savoir ce qui se passe ici." Elle croisa les jambes, tirant délicatement sur sa jupe pour rester présentable.

"N'auriez vous pas vu, par hasard, une personne déposer un message à mon intention dans le petit salon ?" Elle hésita à en dire plus, puis se lança.

"J'aimerai remercier cette personne, mais malheureusement, il a omis de signer le message." Sa tête se pencha sur son épaule, ses grands yeux bleus dévisageant poliment Gaspard.

[Regarde plus attentivement le livre + Auspex sur le livre]

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