La claquement sec et nerveux d'une bottine arracha Annabelle aux merveilles de mots enlacés qu'elle contemplait avec une ivresse matinée d'émois bien innocents.
Ce son, claquant, annonçait le retour de dame Rozenmilna.
Combien de temps s'était il écoulé. Elle ne le savait pas. Mais ce genre de notion lui échappait souvent, lui préférant le rêve, la contemplation, la somnolence d'une pensée jamais en éveil.


« Lorsque les dieux ont créé le temps, ils en ont créé assez... » dit le proverbe mongol. Et elle était on ne peut plus en adéquation avec ce plaisant adage.


Lorsque Rozenmilna apparu enfin, Annabelle était déjà debout, droite comme la justice, au point d'en faire une clôture si besoin était, dédaignant dès lors son ouvrage qu'elle abandonna sur une petite table basse à coté de son fauteuil.
Annabelle sentait que quelque chose n'allait pas. La dame semblait différente. Ce que son esprit limité ne pouvait lui faire comprendre, son empathie, son cœur, lui expliquait en détail. Dame Rozenmilna ne semblait pas aller bien. Peut être était elle fâchée contre elle, mais cette hypothèse ne tenait pas debout.
Elle avait été sage et avait suivit à la lettre les recommandations de son primogène.


Son instinct lui dictait de s'enquérir de son trouble, ou de témoigner, d'un geste simple, un contact de la main sur le bras, son attention. Mais l'homme qui suivait Rozenmilna avait déjà occupé son épaule d'une main qu'Annabelle trouva immédiatement déplacée.
On ne touche pas une personne sans son consentement. C'est impoli et elle fut heureuse qu'un autre s'y fut risqué avant d'elle même commettre cet impair.
L'homme se présenta.
Dimitri.
Elle avait tué un Dimitri il n'y a pas si longtemps. Non, c'était un faux Dimitri... elle ne se souvenait plus.
Pourquoi touchait-il Rozenmilna ? C'était impoli.
Fallait-il le lui dire, au risque de déplaire ? Lui arracher le bras, au risque de causer du désordre ? Non, il incombait à son primogène de répondre elle même.
Et puis, elle avait dit que c'était son ami. C'est sans doute qu'elle était d'accord.
Annabelle fit une brève révérence à Monsieur Romanov, pieds derrière, genou fléchit, sans dire mot. Tout avait été dit,d e toutes façons.
A Rozenmilna, elle esquissa un sourire triste, tendre, exprimant, par cette seule expression discrete, le réconfort qu'elle eu aimé exprimé par un geste de la main.


Il semblait qu'on ne pourrait pas voir le prince ce soir. Ce n'est pas grave. Il y aura d'autres soirs, et, sans doute, d'autres princes. Annabelle savait que c'était important, mais le soucis de Rozenmilna ne l'était pas moins.
Ne pouvant,ne sachant, que faire, elle se contenta de se placer derrière sa supérieure et de la suivre, discrètement, sans gêner, là où elle se dirigerait.


Parfois la seule façon d'aider les gens c'est de ne pas ajouter à leur fardeau la présence déplaisante d'un boulet 25 livres.


Puis, elle porta sa main à son visage, pour constater, encore, qu'elle avait oublié de mettre ses lunettes, ce qu'elle fit rapidement, dans un désordre de mouvement certain, en espérant que personne ne soit aperçu de sa distraction.


C'était bizarre de vivre en société. Bizarre, mais au final, assez amusant.

[Venant de la chambre d'Azuithotl]

Morgan débarqua prestement. Ses apprentis étaient partis, il avait été assez long suite à la présentation. Mais il y allait de leur sécurité à tous. Si les capacités du gangrel étaient exploitées par l'ennemi ce serait un carnage dans nos rangs.

Morgan salua tous ceux qui étaient présents : Rozen, Dimitri et une jeune fille qu'il ne connaissait pas.

- Bien le bonsoir, Rozen, Dimitri.

Il s'inclina devant la jeune fille.

- Madame permettez moi de me présenter. Morgan De Lestrain, primogène Tremere.

Sans attendre, il se tournait vers Dimitri.


- J'ai eu un entretien avec notre confrère gangrel. J'ai pu discuter avec lui, et il m'a donné ce dont j'avais besoin pour demain soir. Nous pourrons compter sur lui de manière sûre.

Dimitri se contentait d'un regard vers Rozen lorsque Anabelle ne daignait pas se présenter.

Morgan évitait un moment embarrassant en faisant son apparition.
 
" Bonsoir Morgan."
 
Il ne posait pas ma question sur les préparatifs pour ne pas faire doublon avec son amie et il n'avait de toute manière aucun doute sur la réponse. Le Brujah hochait légèrement la tête lorsque le Trémère abordait le sujet de l'Aztèque.
 
" C'est parfait. Une bonne chose de faites et un problème éventuel en moins. Merci encore pour votre assistance."

Jacques aimait observer, et bien pour le coup il avait bien été servi. Les gens allaient et venaient dans le petit salon, et bien peu faisaient attention à lui. Ce qui arrangeait bien les affaires de notre jeune ami. Cela faisait un petit moment, qu'il s'amusait beaucoup à ce jeu là, quand le primogène trémère fit son entrée. Jacques ne portaient pas les Sorciers dans son cœur, mais ce dernier fit référence au primogène gangrel, ce qui méritait l'intérêt de Jacques.

Jacques se déplaça donc vers le groupe de de trois personnes qui était composé du primogène ventrue,brujah et trémère. Notre ami éclairci sa gorge, à la fois pour signaler sa présence et pour se donner du courage.

"Bonsoir Messieurs, bonsoir Madame. Je m'excuse de vous déranger dans votre discussion, mais je vous ai entendu parler du primogène Gangrel. Aussi je vais me permettre de vous poser une question. Où pourrais-je trouver le primogène Gangrel? il faudrait que je m'entretienne avec lui."

Une nouvelle fois Jacques avait obtenu des renseignements précieux qu'il nota dans sa tête, puis attendit que les primogènes lui répondent.

L'esprit simple et fort peu pratique d'Annabelle mit un petit moment à comprendre qu'elle se trouvait en présence de trois primogène, c'est à dire de ce que paris avait de mieux en matière de noblesse, de dignité et de courage.


Monsieur de Lestrain se présenta à elle, et tout comme pour monsieur Romanov, Annabelle se contenta d'une révérence? Elle subodorait que Dame Rozenmilna l'avait présenté préalablement. Le primogène Brujah connaissait déjà son nom, c'était le plus logique.


De plus, la timidité, l'impression de côtoyer plus, et plus grand, lui intimait le bon réflexe de se taire. De toutes façons, elle le savait, elle n'était qu'une machine à débiter des âneries. Autant ne pas faire honte à la primogène Ventrue.


Toutefois, ne voulant pas passer pour plus sotte qu'elle ne l'était, elle chuchota quelques mots, à peine audibles, même pour une personne attentive, alors pour des gens qui avaient bien plus important à faire...

• je suis enchantée, merci de me donner l'opportunité de côtoyer des personnes de votre qualité...
  

Puis une retraite stratégique derrière Rozenmilna s'imposa.

Dimitri saluait l'effort d'Anabelle en répondant d'un sourire accueillant. Jacques s'invitait à la discussion et posait une question sans même prendre la peine de se présenter ce que le Brujah ne manquait pas de noter. Il ne faisait aucun commentaire mais deux fois en 5 minutes était suffisant.
 
" La dernière fois que j'ai eu de ses nouvelles il était dans une des chambres. Monsieur de Lestrain pourra sûrement vous en dire plus."
 
Il portait ensuite son attention sur les deux Primogènes.
 
" Veuillez m'excuser mais il semble que tout ne se déroule pas comme prévu aussi je me vois dans l'obligation de vous quitter pour me rendre au Panthéon."
 
Il s'inclinait légèrement devant ses pairs puis se tournait ensuite vers Jacques et Anabelle pour les saluer avec respect à leur tour puis quittait la pièce.
 
[ Direction le Panthéon ]
 

Spoiler:

Morgan observa le vampire inconnu qui ne s'était pas présenté, dérogeant ainsi aux règles élémentaires de l'étiquette. Il remarqua que Dimitri avait tiqué lui aussi. Bien que poli, Morgan l'observa avec un léger dédain...


- A qui avons nous l'honneur de faire face?

Puis il se tourna vers Rozen.

- Je pense être au point. Votre protégée semble timide. Elle ne devrait pas nous sommes entre gens de bonne compagnie après tout.

En réponse à Rozenmilna, décidément très gentille, Annabelle se contenta de hocher la tête, souriante timidement. Puis son sourire s'agrandit légèrement à l'idée qu'elle s'était contentée d'un geste alors qu'on lui proposait de rester coite.


Elle se retourna vers les deux primogènes, qui avaient montré tellement de patience avec elle, et ne sachant pas vraiment comment leur témoigner son respect et sa reconnaissance sans prononcer une série de « euh... » et de silences pesants, elle leur fit à chacun, une révérence en prenant, cette fois ci, soin de relever un peu les pans de son manteau, pour libérer un peu ses jambes.
Elle laissait ainsi apparaître une longue jupe noire se terminant par une paire de gros godillot de cuire lassés sur le devant.


Puis, une fois que les deux jeunes femmes furent isolées, rassemblant son courage, elle s'autorisa à libérer sa voix douce et claire .

• Je... je … vous remercie, madame... vous êtes très gentille... Je vous suis.
  

Annabelle se décala un peu derrière Rozenmilna, quittant la main protectrice dans son dos. Ne voulant pas faire croire que ce contact la gênait, bien qu'un peu quand même, elle laissa la sienne glisser le long du bras de son hôtesse, en remerciement, avec tendresse mais quand même rapidement.


Puis, si la dame s'engageait dans les corridor du palais, elle la suivit, un pas derrière elle.

*Zut, j'ai manqué aux règles de l'étiquette, je suis vraiment un boulet pour le coup.*

Jacques regarda son interlocuteur, tandis qu'un air contrit se dessinait sur son visage.

"Je m'excuse pour mon comportement irrévérencieux envers vos personnes. mais j'étais tellement inquiet de ne pas avoir eu de nouvelles du primogène gangrel en début de nuit, que j'en ai oublié la bienséance. Aussi je vais réparer cela de suite.
Je me nomme Jacques Delcroix du clan Gangrel, je suis arrivé depuis peu en ville, et je désirerais parler au primogène de mon clan en ville. Pourriez vous m'indiquer où je pourrais le trouver, s'il vous plaît?"

Voilà, notre jeune ami estima qu'il n'avait pas besoin d'aller plus loin; Il attendit donc patiemment la réponse du primogène trémère
.

Morgan était plutôt satisfait de son petit effet. L'étiquette faisait partie de leur vie à tous.


- Je l'ai vu, il est parti en chasse, il y a quelques minutes à peine. Sans doute le joindrez vous sans peine sur son portable, si tenté qu'il puisse y répondre. Il n'est pas très agile avec la technologie moderne. Maintenant si vous voulez bien m'excuser, j'ai des choses importantes à finaliser pour demain soir.

Une courte révérence devant Jacques puis en direction de ceux qui restaient dans le petit salon et il prit le chemin du chanterie.


[direction Chanterie -salle de rituel]

*Et zut, encore raté. Bon vu l'heure qu'il est, j'ai pas le temps de le rechercher. Va falloir que j'investisse encore de mes deniers pour lui fournir un portable décent. Je vais devoir aussi prendre des mesures pour ma sécurité. Mais je verrais cela après la nuit prochaine, si je suis encore vivant.*

"Merci monsieur d'avoir pris le temps de me répondre. Je vais tâcher de m'occuper de ce petit problème technologique, si je survis à la nuit prochaine"

Jacques rendit sa révérence au primogène trémère, puis se décida à son tour à quitter les lieux pour gagner son refuge personnel à son tour.


[direction le refuge de Jacques]