Jean l'écouta un instant et repondit visiblement désolé.

"Navré, mais comme je t'ai dis je suis un nomade. J'ai pas trop de contacts du genre. Après y a bien un type que je connais qui pourrait te dépanner mais pour le moment je te le conseil pas. Il est trop louche."

Il sembla réfléchir un instant à la recherche d'une solution.

"Après si tu veux rester avec des gens du clan pour te conseiller . . . y a bien Alexie qui sait se battre et plus au courante des affaires citadines. Elle elle aura peut être des relations . . . ou alors Dimitri vu que c'est notre Primogène. Après je garantie rien."

Il regarda un moment Balthazar.

"Dis moi si t'as besoin d'aide pour casser des gueules. En général, sauf si ils sont en tord, je laisse pas un frère de clan se faire taper dessus. Et encore même si il est en tord pas question qu'on le bute."

Balthazar resta pensif un petit moment.

- Ouai ben on verra. Y a rien qui presse pour le moment. Suis encore le foutu Gardien, et si quelqu'un s'en prend à moi et que j'y reste, je pense que ça va remuer pas mal de merde. Donc je pense que j'ai encore le temps.

Balthazar regarda sa montre. Les aiguilles avançaient plus ou moins vite selon ce qu'on attendait de la soirée. Pour Balthazar elles avançaient trop lentement.

- Pfff Qu'est ce que je donnerai pas pour me dégourdir les jambes.

Jean rigola à la dernière remarque de Balthazar.

"Haha ! Mais qu'est ce qui t'en empêche ? Nan mais sérieux, t'es devenu un chien à chenil ou quoi ? T'as pas d'obligation là si ?"

Il regarda Balthazar dans les yeux toujours goguenard.

"Tu m'excuseras . . . Gardien . . . mais si tu veux avoir mon avis, t'essaye de faire trop ce que tu penses qu'on attend de toi alors que tu devrais faire ce que toi tu attends de toi-même. T'as les traditions à respecter ? Ben si on y regarde bien, on te dois le respect sur ton domaine non ? Le seul à qui tu obéit, si j'ai bien compris le rôle du gardien, c'est le Prince. Il t'as interdit de sortir ? T'as bien des mec comme notre brave David pour accueillir les cainites non ?"

Sur ces mots il fit un signe à David de les resservir ce qui ne se fit pas attendre.

"Écoute, c'est que mon avis, mais si t'es comme moi, nomade et compagnie, ben tu devrais redresser les épaules et leur montrer qui t'es bordel ! Et comme les gosses leur expliquer le pourquoi du comment."

Il but une gorgée avant de reprendre sur une question.

"Ton truc des accessoires c'était pour quoi ? Pour faire toréador ?"

Aux paroles de Jean, Balthazar frappa du plat de la main le comptoir.

- Je ne suis le chien de personne tu m'entends?

Il se calma un peu puis repris la parole.

- Non c'est sûr je ne suis pas interdit de sortie, mais je pensais que je devais être là où le Prince est. Comme on dit, Rome est là où est le Pape... Après avoir quelqu'un pour accueillir les Semblables à ma place. Il ne me respectent déjà pas en tant que Gardien, alors je te laisse imaginer comment ils traiteraient une personne que j'ai désigné pour veiller au lieu pendant mon absence. Ce qui me dérange un peu au fond, c'est que Parménion laisse faire. On serait tous idiot de penser qu'il n'est pas au courant de comment se passe les choses sur son domaine. Ou alors on mérite le chaos qui s'abat sur notre ville. Mais il laisse les gens se comporter de façon provocatrice envers le Gardien. J'ai beau rappeler aux gens les lois qui régissent les Elysia, on va dire qu'ils s'en foutent et continuent leur manège. Je ne voudrai pas arriver à des extrémités comme l'a fait mon prédécesseur... mais je t'avoue que je sens que je commence à perdre ma sérénité. Je dois demander un entretien avec Parménion pour lui exposer ce que je compte faire. Remarque des fois je me demande si ça revient pas à pisser dans un violon. Je lui ai déjà fait un mémo sur cette situation mais il n'y a pas eu de conséquence. Il a trop besoin des Clans autour de lui. Je me demande si justement je ne serai pas le bouc-émissaire qu'il livre à sa populace histoire qu'ils se défoulent sur quelqu'un en attendant qu'il ne batte le rappel pour le grand combat contre le Baali.

Il se tut, but une gorgée et reposa son verre.

- Et pour finir de te répondre, mon truc avec les accessoires, je n'ai rien inventé. J'ai juste repris ce qui est en vigueur dans plusieurs domaines que j'ai traversé. Ça n'a jamais posé de problème. Les nouveaux venus étaient au pire retardés pour accéder à l'Elysium, mais cela permettait au service de sécurité voir, au Fléau local, de mener sa petite enquête sur le nouveau venu. Comme cela celui qui venait avec la paix dans le coeur accédait à la cour, alors que celui qui emmenait chaos et destruction subissait généralement le sort qu'il espérait apporter dans ces lieux. Mais apparemment Paris fait exception à la règle. Cela semble être trop demandé à nos précieux Frères et Soeurs. Je ne leur demande pas encore de venir avec une putain de plume dans le cul et en faisant des claquettes bordel! 

Il s'empara de son verre et finit le contenu cul sec.

- Et toi t'en dis quoi?

Jean écouta Balthazar sans être surpris par son coup de sang. Il aurait certainement réagit pareil. Il prit le temps de réfléchir.

"Ce que j'en dis c'est que t'as pas tout à fait tord et que faire marche arrière sur tes décisions par-ce qu'on t'a contesté serait faire preuve de lacheté à leur yeux. On te respecterais encore moins. Je te dirais de faire front et de le supporter sans quoi tu ne gagneras jamais leur respect. Apprend à rester toi même et ne fais pas marche arrière. Si toi même tu doutes de toi tu ne pourras jamais gagner leur confiance."

Il prit une nouvelle gorgée laissant le temps à Balthazar de méditer ses mots avant de reprendre.

"Après bien sur, pour ce qui est du Prince, tu es son gardien. Tu es le garant de la paix en Elyséum, tu es là pour prendre les coups à sa place. Comme le Sénéchal est là pour parler en son nom. C'est pratique car comme ça pendant que vous deux vous faitent les pantins lui peut régenter son domaine. C'est que ma Sire m'a appris. Et puis avec ce qui se passe en ce moment je penses que beaucoup de monde à de la colère à expulser."

Nouvelle pose et nouvelle dose.

"Après évidemment ça dépend de toi si tu veux en faire un outil. Mais pour ça va te falloir jouer le jeu de la cours mon vieu. Te faire des alliés, etc . . . Et pour ça je te souhaites bonne chance. Moi je suis pas trop dans ces trucs là comme t'as pu le constater. Je préfères être libre."

Balthazar hocha la tête songeur. Tout ce qu'il venait d'entendre se couvrait du voile de la sagesse.

- Merci pour tes paroles. Elles me sont utiles. Parfois lorsqu'on est trop impliqué dans quelque chose, il est bon d'avoir un avis extérieur.

Il sourit au colosse et fit signe à David de mettre une autre tournée. Il se laissa le temps de peser le pour et le contre. Qui il y avait il? Déjà il pensait pouvoir compter le clan de la rose parmi ses détracteurs. Même si il ne s'était pas disputé avec tous, il pensait qu'ils feraient preuve de cohésion, vu le statut du clan en ce moment. Les Ventrue? peu probable de trouver des alliés. Il y avait l'ami de l'écrivain. ainsi que Cambiaire qui avait montré où allait sa préférence. De plus la Primogène allait être un sacré morceau à se coltiner. Il n'y avait que Lefol, mais avec lui on ne savait pas trop ce qu'il pouvait arriver.
Il pensait pouvoir compter sur le Primogène Gangrel. Son intervention auprès du Prince l'avait sûrement aidé. Les autres, il ne les connaissait pas assez pour se forger une opinion, donc à se méfier. Pour les Malkavian, il les voyait mal se positionner politiquement. Il espérait avoie l'appui de son clan, ne serait ce que par cohésion. Il ne restait plus que les Tremere et les Nosfératu. Avec le manteau de mystère qui recouvrait ces deux clans, il était loin de savoir sur quel pied danser. Bref il y avait trois clans dont il était incertain.

Jean le regarda se plonger dans ses réflexions et ne le dérangea pas. Ce n'était au final pas vraiment ses affaires, il n'avait fait que répondre honnêtement à des questions. Il prit le verre tendu par David et le sirotat doucement tout en consultant son portable. Le temps était passé assez vite au final. Mais il lui faudrait bientôt se bouger si il voulait pas que Dimitri le trouve pas à l'endroit convenu alors qu'il était sensé être déjà là.

Il vida son verre et le posa. Ce serait le dernier de la soirée il commençait à sentir les effets de l'alcool. Il aurait déjà été bien éméché si il avait été encore humain.

"Bon écoute, je vais devoir bouger. Je t'envois un message quand Dimitri me rejoint pour dire si tu peux nous rejoindre. Juste que je trouve ça plus polie envers lui."

Il se gratta le nez un peu gêné. Puis donna une tape amicale sur l'épaule de Balthazar.

"Te prend pas trop la tête. Fais ce qui te semble juste et les alliés viendront d'eux-même."

Il se leva et commença à se diriger vers la porte, sauf si on interagit avec lui.

Balthazar sirotait son verre lorsque Jean lui fit une tape sur l'épaule. Sa réaction ne se fit pas attendre, il explosa le verre entre ses doigts et se retourna vers le colosse en position de défense.

- Ne me touche plus jamais sans mon accord tu m'as compris?

Le barman resta interdit devant la véhémence du Gardien alors qu'il y a deux seconde il était morose.

Jean fut très surpris par contre face à la réaction du gardien. Sa Bête quant à elle prit celà pour une agression et se tortilla pour répondre mais Jean la tint en laisse. Il resta à fixer le gardien un instant comme perplexe.

"Toi . . tu me rappels moi y a pas si longtemps . ."

Il le regarda encore un instant. Puis remarquant sa propre position qui tendait vers le defensif il se relacha. Il sourit alors calme.

"Tu as ma parole."

Il attendit voir comment l'autre réagissait.

Les paroles de paix de Jean calmèrent la bête qui se repliait dans se tanière. Balthazar sortait peu à peu de sa transe sauvage.

- Je... excuse moi... je n'apprécie que très rarement les contacts physiques.

Il lui tendit la main en signe d'amitié.

- Je te remercie encore pour tout ce que tu m'as dit. Tu as su apporter de la lumière là où je ne voyais que ténèbres. Saches que tu as trouvé un ami, sinon un allié dans Paris.

Il lui fit signe d'y aller.

- Allé vas, sinon effectivement tu arriveras en retard pour Dimitri et si c'est quelque chose d'important que tu as à discuter avec lui, ça va faire tâche. J'attends ton coup de fil. Merci encore.

Jean sourit en serrant la main de Balthazar.

"Oui au revoir . . . Balthazar. Et n'hésites pas à m'appeler."

Il s'en retourna et alla vers la salle zen

Balthazar regarda son Frère s'éloigner. Puis il se retourna vers le barman.

- Tu mettras tout ça sur mon compte.

Il se demandait quoi faire à présent. Après quelques réflexions, il se décida d'aller prendre ses quartiers sous les arches. C'était en général la salle où les caïnites se rendaient en entrant dans la zone VIP. C'était donc là qu'il aurait plus de chance de rencontrer quelqu'un.


[ salle aux arches]