venant des geôles Kaoum suivait Venise et quand il fut sur de ne pas être entendu il la retint par le bras délicatement.

"Ma Dame, avant d'aller plus loin il faut que l'on parle. Je sais que je me contredit mais Julien a raison, vu l'heure attendons le début de la nuit prochaine pour agir. D'un nous aurons l'aide de nos frères et nous aurons le temps de nous préparer. Pour les armes, j'ai un contact humain qui peut me fournir si besoin. De plus, j'ai le numéro personnel du Primogène Brujah qui me semble être un homme de raison et au service du Prince. Si nous souhaitons son aide, il faudra attendre la fin de l'attaque du Prince. En plus, grâce à celle-ci nous saurons à quel point nos ennemis seront affaiblis et agir en conséquence. Néanmoins je ne peut que maudire notre nature de ne pouvoir agir de jour, mais nos ennemis sont soumis aux même conditions."

Kaoum soupira.

"Ma Dame, je frémis d'impatience de savoir ce qui se passe mais je penses que ce que je propose est le plus sur. Surtout que le temps s'enfuit et qu'il n'en reste pas beaucoup."

Il attendit la réponse de Venise avec appréhension. Il avait peur que sa nouvelle alliée le juge comme un homme trop prudent et couard ou pire comme une personne inconstante qui change d'avis comme de chemise au lieu d'entendre en lui un homme capable de se remettre en cause pour de bonnes raisons.

depuis les geôles

Les mains derrière le dos, avançant de son allure digne de sénateur, Venise se rendait vers le petit salon lorsqu'elle sentit une main se glisser doucement sous son coude. Elle s'immobilisa et tourna son masque vers Kaoum qui lui parla sur le ton de la confidence. Elle hocha la tête, reconnaissant la sagesse de ses paroles. 

"Je n'ai pas non plus envie de me transformer en torche lorsque le soleil se lèvera. De toute manière, nous avons besoin d'alliés tant humains et canins. Est-ce que vos alliés au sang chaud pourraient discrètement surveiller l'église en journée, avant que nous nous y infiltrions la nuit tombée? Au moins nous saurions s'ils ont du bétail à leur service." 

Elle regarda longuement Kaoum, comme si elle jaugeait son âme. Puis d'une voix hésitante, elle lui proposa l'hospitalité. 

"J'aurai le résultat du sondage des catacombes certainement demain soir. Je ne trouve pas prudent que vous y retourniez, avec ce qui y traîne. Je possède assez de place dans la cave de mon magasin pour deux, si vous en avez l'envie."

C'était là une grande marque de confiance qu'elle lui accordait, même si son refuge avait pignon sur rue.

Kaoum resta surpris, totalement saisi par la proposition de Venise. Inviter un autre caïnite dans son refuge de torpeur était la marque d'une grande confiance. En définitive on remettait sa non-vie entre les mains d'un autre vampire. On ne comptait plus dans l'histoire le nombre de destruction s'étant produites en plein jour par des goules envoyés par un autre caïnite.

Il scruta les yeux de Venise, seule chose visible de son anatomie. Il y lu une sincérité et une inquiétude, tout à fait normale, que retranscrivait l'incertitude de sa voix. Il s'inclina alors très bas devant elle.

"Dame, je prend votre proposition comme le plus grand honneur et l'accepte avec ma plus grande gratitude. Votre confiance en moi a été entendu et je vous assure qu'elle n'aura pas à faillir. Je saurais me souvenir de votre geste aussi longtemps que ma non-vie perdurera."

Il se redressa et lui sourit. Un sourire certes hideux, mais sincère. Venise venait de passer de façon magistrale l'une des nombreuses barrières intérieur de Kaoum. Puis il reprit un air sérieux.

"Dame. Je vous suis, je profiterais du trajet pour appeler mes contacts comme vous l'avez proposer. L'armement sera prêt pour la nuit prochaine et l’Église sera surveillé en journée."

Il fit alors un pas en avant et lui offrit son bras et un nouveau sourire.

Vers là où ira Venise

Venise était plutôt mal à l'aise de lui avoir fait une proposition si directe. Elle espérait que Kaoum n'allait pas se méprendre sur ses intentions. Il était loin d'être son style d'homme. Le sourire rayonnait qu'il lui adressait ne l'avait pas charmée; elle préférait le sourire ravageur de beaux apollons à la carrure rassurante qu'elle voyait dans les séries américaine qu'il lui arrivait de regarder pour tromper l'ennui au fond de sa petite boutique.



"Très bien, allons-y, l'aube va bientôt poindre. Il serait plus pratique de passer par les égouts, ainsi nous arriverons directement dans mon arrière-boutique. Mis à part des boites il n'y a pas grand chose, mais au moins l'on est protégé pour la journée."

Elle prit le bras de Kaoum, même si ses petits pieds agiles connaissaient les embûches glissantes des sous-sols de Paris. Un gentleman dans les égouts, c'était un plaisir plutôt rare!


[Ellipse volontaire, je ne pense pas qu'il se passera grand chose dans les Egouts, direction le Domino]