Au bar de l'hotel Raphael

Ventrue

[venue du refuge Ventrue]

La Soif se faisait insistante, pressante même, il accélera le pas pour arriver au plus vite. Le réveil avait été des plus doux pour une fois. Et évidemment, cela n’avait pas duré. Arriver dans cet état en Elysium était annonciateur de catastrophe, ce qu'il ne pouvait se permettre. L’hotel Raphael est un luxueux établissement, fleurant bon les années 1900, dans le 16ième. Clientèle select, costumes, robes de soirée étaient la base, la carte bancaire platinum faisant office de carte de membre…il se sentait comme chez lui, même s’il n’y avait jamais mis les pieds. Daniel, feu son chauffeur avait le chic pour répérer les endroits qui lui plaisaient. Il lui faudrait se passer de lui, hélas. Et trouver le petit merdeux qui était responsable de sa mort. Il ne l’emporterait pas au paradis, pour sûr. On ne s’attaque pas, jamais, à ses possessions sans en connaître le contrecoup.
Il pénétra dans l'établissement sans encombres. Chacun ne faisait que jauger des revenus d'autrui, tous se détaillant de la tête aux pieds pour se faire une idée du poids du compte en banque. La musique classique était tout ce qu'il y'a de…classique, mais constituait un fond sonore agréable à l’oreille.
Les effluves de fragrances hors de prix tentaient de masquer les odeurs corporelles…mais tous et toutes étaient là pour trouver le frisson, sortir de leur routine quotidienne. Du frisson, il allait en donner, au moins à l'une d'elles…
Il se dirigea droit vers le bar, commandant deux coupes de champagne. À peine servi, il se retourna, tombant nez à nez avec une demoiselle des plus charmantes, qui attendait son tour pour commander. Un bon mètre soixante-dix, les cheveux bruns, longs retenus par un chignon sophistiqué, les yeux marrons, un visage d’ange, une bouche des plus attirantes…

Le hasard avait parfaitement fait les choses pour une fois…il lui fît un grand sourire, auquel elle répondit divinement. Il perdit un instant son regard dans son cou, subjugué par sa carotide palpitant sous sa peau, près, si près…avant de lui tendre la coupe qu'il tenait dans sa main gauche. Elle ne sût refuser telle opportunité.
Après quelques minutes de conversation, il avait appris plusieurs choses des plus intéressantes. Constance Castel, 26 ans, elle était petite-fille d’un des frères Castel, une des plus riches familles de France, était célibataire depuis quelques mois car son petit ami en avait assez d’être la 5ième roue du carosse de ses études, venait de soutenir sa thèse en psychologie à la Sorbonne. L’approche psycho-socio-cognitive de la victimisation au travail avait-elle dit…tout un programme ! Elle habitait au dessus d’une agence bancaire rue d’Anjou, dans le 8ième, à deux pas du palais de l’Elysée, du Crillon…et a 20 minutes à pieds du Louvre…dans un charmant « petit » appartement de 70m² payé par papa-maman. Nid douillet qu’elle voulait visiblement ardemment lui faire visiter…et vite !
Il ne s’était pas fait prier…la porte à peine franchie, il eût à peine le temps de poser son regard sur la décoration moderne qu’elle se jeta sur lui, l’embrassant goulûment, commençant à défaire avec impatience les boutons de sa chemise. Peut-être plus tard, ce ne serait pas une jeune gourmande qui dicterait la loi…ses ardeurs furent d’ailleurs rapidement calmées après qu’il se soit amplement servi à son cou, sa faiblesse passagère s’expliquant par la bouteille de champagne qu’ils avaient ingurgité sur la route vers son appartement. Il lui promit toutefois qu’il reviendrait à la fin de la nuit, un important dîner d’affaires ne pouvant attendre…

[Sortie vers le Louvre]

Ventrue

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