"Je vous remercie, sincèrement, de votre offre, et j'en prends note. Je ne suis pas de celles qui se laissent abuser, mais si Julia a été claire sur une chose, c'est que les caïnites sont beaucoup plus manipulateurs que les êtres humains, alors oui, je serai prudente, bien que j'avoue ressentir l'envie de connaître et côtoyer les membres des différents clans, pour en apprendre plus sur eux. Je n'ai réellement rencontré que des nosfératus et une toréador. Maintenant je peux ajouter un membre du clan...brujah, je crois, si je me rappelle bien des paroles de madame Crowley? Enfin, j'ai rencontré le prince Parménion, quoi." dit-elle, avec le sourire qui fit sa gloire sur ses lèvres.

C'est en passant une main dans ses cheveux qu'elle réalisa qu'elle portait toujours l'un de ses mille visages, celui d'une jeune femme de vingt-cinq anniversaires appelée Alice Morel, avant qu'elle ne subisse son terrible sort. D'un mouvement dramatique de la main, qu'elle posa sur son visage, elle tira, comme pour retirer un masque réel, révélant son horrible visage au Sénéchal.

"Pardonnez-moi, j'avais oublié m'être maquillée en sortant de la salle du trône, force de l'habitude, pour me mêler aux mortels." s'excusa la jeune nosfératu, avant de continuer sur un sujet plus passionnant. "Ceci dit, vous avez raison, bien que le projet ne soit déjà en route depuis quelques semaines. Julia Crowley, lors de sa visite à Paris, a acheté, pour moi, un emplacement dans les métros et lancé la construction d'une salle de théâtre. Depuis une semaine ou deux, la Cour des Miracles est ouverte, bien que pour le moment, elle ne sert qu'a offrir cafés fins et sucreries aux braves gens qui attendent le métro. Mais derrière le café se trouve une salle insonorisée, afin que les beaux discours ne soient troublés par le bruit du monstre qui se déplace dans les couloirs sombres. J'espère raviver l’engouement des gens pour le théâtre, qu'il soit classique ou moderne." expliqua Alice, puis, souriante, elle continua. "Depuis quelques mois, mon goût pour le sanglant et le morbide s'étant légèrement développé, j'espère aussi réanimer le style de théâtre qu'il était possible de trouver au Grand Guignol, il y a bien des années. Vous êtes, bien sûr, invité à venir visiter mon établissement, si vous le désirez, ça me ferait grandement plaisir. Même le prince à promis de venir, bientôt."

Le nosfératu écouta avec la plus grande attention et se détendit peu à peu.

"Charmant projet. Paris, et je ne l'apprendrais en personne, et une ville culturelle très importante, autant pour les bétails que pour nous-mêmes. Hélas nous avons perdu de cette élévation de l'esprit a cause de... Disons différents troubles ces derniers mois.

On attend forcément des Toréadors qu'ils apportent la touche artistique nécessaire, on l'attend moins de la part des "rats" que nous sommes ! Je ne suis donc que plus que ravie de votre entreprise.
J'accepte avec plaisir l'invitation."

Il griffonna quel mot rapide sur un feuille a l'aide d'un stylo plume luxueux et ancien.

"Avait vous des questions très chère ?"

"Je ne fais pas ça pour être le sujet de la jalousie des Toréadors, bien au contraire, j'espère, par ce geste, créer des liens. J'espère leur faire voir que ce n'est pas parce que notre visage n'est pas aussi joli que nous sommes dénués de tout sens artistiques. L'art dramatique est une passion avant tout, autant dans l'écriture des pièce, que dans leur interprétation. Julia est celle qui m'a prit sous son aile, oui, mais elle est aussi une des seules amies vraies que j'ai pu posséder, et j'ai bien envie de cultiver ce genre de relation avec le reste de son clan, comme avec tous les autres clans, d'ailleurs. Peutêtre suis-je une rêveuse, dû à ma jeunesse, ou même un peu idéaliste...

Vous avez mentionné que Paris avait eu quelques troubles depuis quelques mois, je peux savoir la nature de ces événements? Est-ce qu'ils sont plus d'origine naturelle ou surnaturelle? Comprenez que ma curiosité est intéressée, car, étant encore jeune, j'avoue me demander ce qui peut faire perdre cette élévation de l'esprit à des êtres immortels tels que nous. Ces troubles devaient être plutôt énormes. Pardonnez ma curiosité, simplement en tant que nouvelle habitante de Paris, je crois que je suis en droit de le savoir." dit-elle avec le sourire.

Alice plongea la main dans sa poche, en entendant une légère sonnerie, et en sorti son IPhone. Elle passa quelques secondes à lire avant de continuer.

"J'ai encore quelques minutes, mais je vais malheureusement devoir vous quitter très prochainement." annonça la jeune nosfératu, en rangeant l'objet dans sa poche à nouveau.

Le sénéchal feignait une bonne humeur et une décontraction pour évitée de trop en dire.

"Oh vous savez ils ont des natures diverses que nombreuse, nous n'avons pas eu beaucoup de chance sur l’enchaînement des misères. Tout cela est derrière nous maintenant.
Tout ce que je peux vous dire c'est qu'il y a eu des traîtres et que leurs cendres volent peut-être encore aux quatre vents... Pour les plus chanceux."

Après un petit rire étouffé, le bossu se leva de sa chaise pour signaler la fin de l'entrevue.

"Ce fut un plaisir de vous recevoir Mademoiselle Morel. je ne vais pas vous retarder plus longtemps et je dois bien avouer que moi-même suis-je dans l’obligation de me soustraire à cette plaisante entrevue."

Alice Morel, déjà très en retard, se leva et offrit à Vivan de la Rochère un large sourire, sincère. Elle avait honnêtement aimé son entrevue avec lui, mais elle n'avait pas encore mis les pieds dans son propre café-théâtre, et la nuit avançait rapidement.

"Le plaisir, croyez-moi, était partagé. Si vous voulez bien, éventuellement, j'aimerais bien que vous me racontiez ces événements dans le détail, ça me semble une histoire passionnante où les mots tranchent des gorges et percent des coeurs, une histoire, je le crois, qui pourrait fasciner mon public de la Cours des Miracles, et peut-être un moyen de rappeler aux nôtres où va leur allégeance. Je vous laisse méditer là-dessus et vous laisse de ce pas." dit-elle, avant de rajuster son masque surnaturel aux reflets de vie. "Bonne nuit."

La jeune nosfératu s'inclina bien bas, théâtrale, avant de tourner les talons et de prendre le voie de la porte, direction la sortie en passant par [le petit salon].

"Je n'y manquerai pas, que le reste de votre nuit soit agréable."

La porte se refermai faisant disparaître l’apparente légèreté de l'entretient par épais et lourd voile de mystère annoncer par le bruit de la serrure.

Vivian allait tourner la clé quand on heurta à l'huis. Se présenta dans l'entrebaîllement un homme d'une trentaine d'années au visage ravagé. Ce n'était autre que Mongrâcieux de retour de mission. Il traînait derrière lui une valise à roulettes. Son blouson de cuir et son jeans délavé montraient les marques d'un voyage made in sncf.


Bonsoir Vivian, je vous dérange?

Ahemm!?

La goule le mena à une porte fermée puis, apres quelques secondes protocolaires, l'invita à entrer dans le bureau.

Ahuizotl afficha un sourire amical comme il savait le faire en ces circonstances et salua avec déférence le Sénéchal.

"Bonsoir Sénéchal ! Merci d'avoir accepté de me recevoir..."

"Ne me remercier pas trop vite."

Malgré tout souriant le sénéchal tenait quand même à faire savoir qu'il n'avait pas oublié ce qui s'était passé aux jardins.

"Allez y, parlez."

Les doigts crochus entremêler, d'apparence stoïque alors qu'il brulait intérieurement de ce que l'aztèque aller disait, et surtout, de comment il aller le dire.

L'Aztèque regarda un instant le Sénéchal comme pour jauger le personnage ...
Les hostilités venaient de commencer et pourtant, le Gangrel allait devoir choisir ses mots pour ne pas dégrader la situation.

Tout ce qu'il détestait vivre était une fois de plus en train de se produire et aucun autre Gangrel n'était là, à ses côtés, pour le conseiller ...

Il se mit alors à forcer un peu plus le sourire pour effacer au mieux sa gêne et pris la parole de manière posée.

"Tout d'abord, permettez moi de vous présenter mes excuses pour vous avoir quelque peu froissé, ce n'était pas mon intention.
J'attache une grande importance à maintenir la paix dans le territoire qui m'a été mis à disposition par le Prince et comme j'ai pu vous le dire, je ne voulais pas que cette paix soit troublée par qui que ce soit."

Il marqua une courte pause afin de revenir sur l'essentiel.

"J'ai été maladroit, je l'avoue car bien que je n'ai pas montré le respect dont j'aurais dû faire preuve au regard de l'étiquette.
Sachez que j'essaie de corriger cela mais les règles de la Camarilla sont difficiles à comprendre et à maitriser et j'ai tendance à laisser mon instinct me guider plutôt que l'étiquette."

Son regard se durcit un instant et Ahuizotl prononça les mots suivants avec une telle conviction que sa franchise parut évidente.

"Je dois vous avouer que l'insolence du Primogène Toreador lors de notre premier contact ne force pas son respect. Lorsque j'ai vu la querelle avec deux autres membres que je respecte infiniment plus, j'ai juste fait mon choix de les protéger.
Mais si j'avais vu le Primogène Toreador en difficulté devant des agresseurs, j'aurais agit de la même manière."

Son ton se radoucit nettement et Ahuizotl revint de nouveau vers l'essentiel.

"Par contre, je suis sincèrement désolé de mon attitude par rapport à vous car j'aurais dû agir comme si j'avais eu le Prince devant moi, chose que je n'ai pas faite !"

La tête baissée un instant, Ahuizotl cherchait les prochains mots.

"Je ne suis pas un bon Camariste et ne le serai sans doute jamais mais je suis votre allié, n'en doutez pas un seul instant. J'ai beaucoup aidé Stanislas quand je suis arrivé en ville et j'ai tenté de libérer la menace qui pesait sur le clan Nosferatu.
Aujourd'hui, je veux tenter de retrouver Villon s'il est encore dans cette ville, je veux savoir ce qu'il s'est passé et tenter de trouver qui menace réellement cette ville.
A priori, le Sabbat a été écarté alors que ça me semblait la piste la plus probante.
Vous pourriez m'aider, me guider ?
J'ai besoin de renseignement et vous avez peut être besoin d'un chasseur.
Qu'en dites vous ?"

Vivian écouta le gangrel. Son attitude était posée, le regard affable.

Vous êtes excusé en ce qui concerne la vieille carcasse que je suis. la société telle qu'elle est devenue vous est encore étrangère. Cependant il y a des règles élémentaires qui transgressent les barrières des âges et qui sont valables pour tout temps, toutes civilisations : le respect de l'autorité. Pour nous autres les non vivants, le respect des Anciens.
je ne veux pas dire par là que le manque de respect a été un acte direct de votre part. Non votre action cependant a été bien plus insidieuse. En prenant la défense de deux piètre jeunes caïnites face à un Ancien de leur sang, vous avait ébréché sa crédibilité.

En somme c'est à Nicolas d'Avignon que vous devriez vous excuser.

Lorsque Ahuizotl évoqua Villon, le sénéchal fu plus pensif, se grattant horriblement le menton .

Hum oui...oui le bon Villon... Si le pauvre n'est plus que des cendres ses recherches seront vaines. Je ne saurais dire où commencer. Vous n'êtes pas seul à vous lancer dans cette quête.
Tout ce que je peux vous conseiller dans un premier temps et de vous réunir avec ce qui partage votre noble objectif.

Ahuizotl tentait de comprendre le sens des propos du Sénéchal mais il était clair qu'il n'était pas d'accord avec lui sur un point bien précis.

Ces sourcils se froncèrent mais il ne coupa pas le sénéchal qui faisait preuve d'une véritable bienveillance envers lui.
A la fin, il repris poliment la parole.

"Je crois comprendre votre point de vue et je crois aussi le partager, au moins dans l'ensemble. A une différence peut être, c'est que l'autorité des Anciens devrait elle même respecter l'autorité des Dieux qui sont en tous points supérieurs aux piètres créatures que nous sommes.
Voyez vous, en arrivant ici, j'ai tenté de découvrir les forces en présences et l'autorité faisant foie à Paris est indéniablement celle du Prince et par conséquence, la vôtre.
J'ai toujours tenté d'être un bon serviteur pour cela ...
Mais ce ... Nicolas d'Avignon ! Il m'était encore inconnu avant la soirée de présentation et il a ouvertement fait preuve d'un manque de respect total envers le clan Gangrel. Je n'ai rien dit mais je suis moi même un Ancien et je ne vous parle pas de ma crédibilité qui a maintes et maintes fois été entachée par des énergumènes dans son genre.
Ne le prenez pas mal Sénéchal mais admettez que le respect des Anciens est quelque peu floué par certains Camaristes lorsqu'il s'agit de clan que vous considérez comme mineurs et sans importance.
Malgré cela, je reste fidèle au Prince car il a à plusieurs reprises fait preuve de respect à mon égard et à l'égard de mon clan malgré tout et il est un Ancien respectable.
Quant au Primogène Toreador, s'il daigne venir me présenter des excuses, j'en aurait autant à son service mais laisser moi douter que ce miracle se réalise un jour.
Ce que je ferai pour le clan Toreador par contre n'a rien à voir avec le peu de respect que j'ai pour son Primogène.
J'essaierai de retrouver Villon ou, au moins, savoir ce qui a bien pu lui arriver.
..
Auriez vous les noms des personnes qui le recherchent déjà ?"

Le Nosferatu pianotait de ses ongles contre le bois de son bureau.

Vous n'êtes pas ici parmi un peuple qui vénère les dieux Ahuizotl. Même si je ne permettrais d'évoquer leur nom en vain, ce ne sont pas les dieux qui dictent nos règles, ce ne sont pas les dieux qui protègent la mascarade et la camarilla.

Bien bien... Je comprends malgré tout votre point de vue envers Nicolas d'Avignon. Lui-même a dû agir dans la précipitation ne s'attendant pas à vous voir prendre la défense de celle qui l'offensait.

Ce n'est pas bien grave je suis que cela s'arrangera entre vous, disons que je m'y emploierai du moins.

il s'affaissa dans son bureau au moment où le Gangrel posa sa dernière question, il eut l'air hagard l'espace d'un instant

Il est agréable de voir la Famille se soucier de cette disparition. Je suis bien sur au courant des rumeurs concernant d'autres personnes à sa recherche hélas je n'ai pas concrètement des noms. vous devriez vous rapprocher de ceux connue comme étant curieux.

Le manque de foi de cette être était presqu'insultant mais il était l'un des représentant les plus influant de sa secte et elle passait avant tout le reste à ses yeux.
Le Gangrel était conscient qu'il en était de même pour lui. "Ses" Dieux passaient avant tout et le reste se devait d'être respecté au mieux ...
Il avait toutefois accepté depuis qu'il était à Paris, qu'il fallait obéir à ces règles même s'il ne les partageait pas.

Quant à D'avignon, il n'avait aucune inquiétude ...Il pourrait bien faire ce qu'il voudrait pour donner le change, Ahuizotl se moquait complétement de lui et de son devenir. Il était sûr cependant qu'il ne pourrait le compter parmi ses alliés au sein de la Camarilla. Aucun intérêt donc à s'attarder sur son sort et le sénéchal avait donc raison, les relations ne pouvaient que s'arranger pour redevenir complètement neutres.

C'est sur le dernier point que le Gangrel fût intrigué. Les quelques Nosferatu qu'il avait pu connaitre et côtoyer sur Paris faisaient partie des vampires les plus curieux et les plus entreprenants de tous et c'est pour cela qu'il était venu vers le Sénéchal.
Un instant de déception pu se lire dans le regard d'Ahuizotl avant de se résigner à quitter la pièce.


"Merci pour ces conseils Sénéchal, sachez que si vous avez besoin de mon aide, ce sera un plaisir de vous épauler."

Il salua poliment le Nosferatu avant de tourner les talons vers la sortie.

de toute évidence, soit il ne voulait pas partager ces informations, soit il n'avait que faire de la disparition de l'ex Prince, soit encore, il avait toujours des problèmes plus sérieux à gérer dans les sous sols.
Un jour, peut ëtre, se tournera t il vers lui pour honorer les relations qui s'étaient nouées entre leurs deux clans ...


[sortie vers le petit salon]