Voici donc que la méditation en semi-torpeur de Jean tournait à la lutte interne. Le relâchement de soit qu'il s'était permis un bref instant avait poussé sa bête à plus de bravade. Celle-ci cherchait à le faire bouger, à la recherche de proie. Non pas poussé par la faim mais par le plaisir de la chasse et du combat. Ainsi était sa bête et jusqu'ici il s'en était contenté, trouvant dans l'assouvissement de ces pulsions une libération et un moyen de sentir son existence. Mais là . . là il avait sentit autre chose, un calme et une perception du monde qu'il n'avait jusque là jamais ressentit et qu'il ne comprenait pas encore tout à fait. Et celà enrageait sa bête. D'un car elle avait sentit sa présence et son contrôle moins fort et en avait déduit qu'il s'était affaiblit. De deux, car la nouvelle perception de ses sens avait éveillé sa instinct, l'odeur de sueur humaine son appétit.
Jean l'empêchait encore de sugir et ne tombait donc pas en frénésie.
*Bordel ! Mais qu'elle idiot j'ai été ! Il me faut vite reprendre le contrôle !*
Son visage se déformait sous l'effort de la lutte, et il ne pouvait que remercier les Dieux, si ne serait-ce qu'un seul existait, que personne ne soit là pour le voir.
*Couché bordel ! Couché !*
Il lutta, tel un maitre tirant sur la laisse de chien surexité par une nouvelle odeur.
*Sent ta bête !*
Encore cette voix. Elle ressemblait à celle de Constance mais il ne savait si c'était par ce que c'était le cas ou par ce qu'il se confortait dans l'idée qu'elle soit, d'une cetaine manière, à ses côtés.
*Bordel mais je la sens là et elle est forte !*
Il se sentait en train de perdre le contrôle qu'il maintenait jusqu'à maintenant. Trop longtemps qu'il ne s'était pas battut convenablement, sa bête était surexcité. Puis d'un coup surgit une image, un champs de lys blanc en Espagne éclatant sous la pleine Lune. Sur une colline un peu plus loin une petite maison au lumières allumées domine le paysage. Et là au milieu du champ Constance lui sourit, sombre silhouette dans une mer blanche, aussi blanche que son visage. Une vision, un rêve ou est-ce un souvenir ? Il ne savait pas, il ne savait plus. Néanmoins cette image eu le don de le calmer, lui et sa bête. Plus de lutte juste un profond sentiment de sécurité.
Les minutes passèrent, rien ne bougeait dans la pièce à part les flammes des bougies qui crépitaient. Le visage de Jean était impassible, les yeux fermait, ne respirant pas . . n'ayant pas besoin de respirer. Puis ses yeux frémirent et lentement, comme sortant d'une très longue torpeur, s'ouvrirent. Il resta là assis, regardant droit devant, les yeux dans le vague. Il semblait . . . songeur.