Venant du LouvrePhilippe avait couru, tout simplement.
Du Louvre à la gare, il avait trois kilomètres à tout casser, et il avait besoin de se calmer. S'il avait été vivant, cela l'aurait fatigué. Ce n'était donc pas le cas, mais au moins, courir l'avait un peu distrait.
Il s'était placé aux abords de la gare dans un renfoncement discret, attendant avec impatience un imprudent qui ne prendrait pas le taxi. C'était long et il rongeait son frein, bien emmitouflé dans son écharpe et son bonnet.
L'imprudent avait fini par se montrer, sous la forme d'une espèce de hippie trentenaire, que le pseudo-enfant avait attaqué de dos.
Grâce au sang déployé pour augmenter sa force, il l'avait tabassé, plutôt maladroitement, mais avec une violence inhabituelle, jusqu'à ce qu'il sombre dans l'inconscience. Suite à quoi il avait bu à son poignet, refermant la plaie et vérifiant machinalement les signes vitaux.
Puis il s'éloigna sans un regard en arrière, sans courir cette fois. Le froid ne justifiait pas qu'il appelle les secours.
Le Malkavien n'était pas content. Certes, il se sentait moins prêt à exploser qu'en début de soirée, mais il savait pertinemment que cela ne suffisait pas. Et vu comment se profilaient les choses, il n'aurait sans doute pas le temps de se soigner avant quelques nuits.
Pour prendre les devants, il marcha lentement, se dirigeant vers la rue des Bergers. Il regardait, parmi les petits immeubles plus ou moins miteux, les fenêtres allumées, et lorsqu'il en trouvait une, il écoutait avec attention dans l'espoir de trouver une proie possible.
Il examinait également les boites aux lettres, et les digicodes, lorsqu'il y en avait.
Ce petit manège dura un long moment.
La rue des Bergers pour un chasseur. Il aimait l'ironie de la chose.
Enfin, lorsque l'heure se fit avancée, il rejoignit
le Louvre.